Algérie

Jean-Pierre Morillon, formateur des ateliers 'Côté court", des Rencontres cinématographiques de Béjaïa



Jean-Pierre Morillon, formateur des ateliers 'Côté court
Il revient, dans cet entretien, sur les thématiques abordées dans les scénarios et le travail avec les stagiaires algériens.
Liberté : Depuis cinq ans, les RCB sont marquées par les ateliers Côté court. En quoi consistent-ils '
Jean-Pierre Morillon : Au départ, c'était un atelier de réécriture de courts métrage (versions dialoguées). Nous avons essayé depuis quatre ans de les rendre productifs en les perfectionnant (structure, parties sonores, personnages, narration). L'appel a été lancé en mars, et les participants ont eu trois mois pour écrire. Cette année, nous avons reçu trente projets, notamment des synopsis racontés en une page, mais nous avons retenu seulement douze candidats, ce qui est une grande innovation parce que, d'habitude, on ne prend que quatre. Ces formations seront réparties sur trois périodes : juin, septembre et novembre. La première a consisté à débroussailler l'état du scénario et apporter quelques bases. Il faut que les participants se posent les bonnes questions (pourquoi raconter cette histoire, pourquoi ce temps narratif, pourquoi en noir et blanc, pourquoi ça commence par la fin, parmi ces douze, etc.).
Pourquoi avoir élargi ces ateliers sur trois semaines '
Le constat est venu d'un sentiment de frustration. Car en une semaine on effleurait les choses, on n'allait pas assez profondément et nous repartions sur un sentiment d'inabouti.
Pour écrire un court métrage, il faut au moins une petite année, une semaine c'est trop court. Ces trois semaines permettront au cerveau de se reposer, de regarder autour et de permettre à chaque fois aux participants de revenir avec un nouveau regard, de nouvelles idées. En matière de création, il faut du temps. Les scénarios seront aboutis à partir de février prochain.
Quels sont les thématiques abordées dans les scénarios '
La moyenne d'âge est de trente ans. Je crois qu'en termes de formation initiale nous avons des stagiaires qui ont une personnalité déjà structurée, des désirs établis et des projets de vie. Ce sont des sujets qui interrogent beaucoup la société algérienne : les histoires d'amour, la solitude, la comédie et les films de genre comme le policier. Par contre, on n'a pas eu de films historiques, contrairement à l'année dernière.
Est-ce facile pour vous de comprendre l'Algérie et la vision algérienne '
Je dis souvent aux participants que vous avez l'impression que c'est moi qui vous apprend des choses, mais j'ai le sentiment que j'apprends autant que vous. J'ai découvert l'Algérie à travers ces scénarios, j'ai travaillé sur beaucoup de projets et j'ai découvert l'Algérie à travers son cinéma. J'essaye de comprendre et de faire en sorte que mes conseils puissent s'adapter à la réalité du pays. Je ne travaille pas qu'en France, mais partout dans le monde.
Alors je m'adapte à l'individu que j'ai en face de moi, je m'adapte avec l'individualité de chacun.
Pour ces projets il y a une identité nationale, j'ai eu des scénarios en chaoui, en kabyle ou en arabe. Je ne me projette pas comme un Français mais comme un professionnel du scénario.
Quand je travaille avec le participant, j'essaye de comprendre ce qu'il veut me raconter et je l'aide à me le raconter au mieux. La nationalité, je la prends en compte mais sur d'autres facteurs : la sensibilité, la culture, le rapport au monde et l'humain.
H. M.




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