Jean-Jacques Deluz. Suites

Nos pages spéciales, parues la semaine dernière, en hommage à l'architecte et urbaniste décédé il y a une quinzaine de jours à Alger, ont suscité de nombreuses réactions de nos lecteurs. Émotion des milieux professionnels qui mesurent la contribution éminente de Deluz à leurs disciplines et ses contributions éditoriales précieuses sur l'architecture et l'urbanisme en Algérie, et notamment dans la capitale. Emotion aussi de non-professionnels, touchés par le destin de ce Suisse qui avait choisi de vivre humblement en Algérie depuis 1956, attaché au pays comme à ses habitants et passionné par un patrimoine architectural exceptionnel. Une mère de famille par exemple, découvrant l'existence du grand homme, nous a écrit ce message à la fois original et riche de sens : « Comment voulez-vous que j'élève mes enfants si j'ignore que de tels personnages, Algériens ou non, vivent parmi nous ' » Du côté officiel, il y a eu ce texte élogieux de Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du tourisme, paru dans El Watan, puis cette gerbe de fleurs du Ministère de la Culture déposée au cimetière par Mme Zehira Yahi, directrice de cabinet. Mardi soir, la chaine III de la Radio nationale a rediffusé une interview passionnante de Deluz. Aujourd'hui, un groupe d'architectes et d'universitaires s'est mobilisé pour organiser des rencontres sur le travail de Deluz. Les idées ne manquent pas, l'organisation et les moyens devront suivre. De même, un élan de solidarité s'applique à soutenir dans cette épreuve sa compagne, Magda Taroni, photographe, qui a partagé et partage encore leur passion de l'Algérie.  >