«Je veux une médaille olympique»

Lors des derniers JO de Rio, Mohamed Flissi avait atteint les quarts de finale, ratant de peu une consécration olympique qui manque à son riche palmarès. Mais, il est bien décidé à remporter une médaille l'an prochain à Tokyo, comme il le confirme dans cet entretien.Le Soir d'Algérie : Lors du dernier championnat du monde de boxe, vous avez été éliminé en 1/8es de finale. On s'attendait à mieux.
Mohamed Flissi : En fait, j'ai affronté un champion du monde cubain. J'étais sûr de l'avoir surclassé, mais les arbitres en ont décidé autrement.
Vous justifiez votre défaite en remettant en cause l'arbitrage '
Ecoutez, je n'ai pas l'habitude de trouver des excuses, mais cette fois-ci, c'était trop flagrant. Je menais largement aux points et mon adversaire cubain avait déjà écopé de deux avertissements. J'étais confiant et je pensais avoir gagné et, finalement, c'est lui qui est déclaré vainqueur. D'ailleurs, tous ceux qui étaient présents ont reconnu que j'avais été victime d'une injustice.
C'est du passé, et maintenant quel est votre prochain challenge '
Maintenant, je dois aborder le prochain tournoi très important pour la qualification aux prochains Jeux olympiques, qui se déroulera du 20 au 29 février prochain au Sénégal.
Et comment se déroule la préparation '
Elle se déroule à un taux de satisfaction que j'estime à 50% seulement.
Et pourquoi pas à 100% '
Parce que nous n'avons pas toutes les conditions idéales pour nous préparer. Mais, j'espère que la Fédération va s'impliquer, d'autant plus que l'actuel DTN était avec nous au dernier championnat du monde et il a vu tout ce qui s'était passé.
Une bonne préparation passe par un stage à l'étranger, aux USA ou à Cuba '
Il y a la préparation physique et la préparation technique. En ce qui concerne cette deuxième phase, l'idéal serait d'aller à Cuba. D'ailleurs, dans le passé, à chaque fois qu'on effectuait des stages dans ce pays, on obtenait de bons résultats par la suite.
Même la sélection olympique de France se prépare à Cuba '
Presque tous les pays se préparent à Cuba car c'est le pays idéal et réputé pour la qualité et la compétence dans le domaine pugiliste.
Au mois de juillet dernier, deux jeunes boxeurs pros ont trouvé la mort sur le ring. Cela a relancé le débat sur l'interdiction de la boxe. Quel est votre avis '
Certes, la boxe est un métier très dur. Mais ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle le noble art. Ce n'est pas une discipline agressive. Bien sûr, il y a des cas de décès mais cela arrive aussi dans d'autres sports comme le judo et le foot. Maintenant, il faut analyser les enquêtes sur le décès de ces boxeurs. Parfois, c'est la faute aux entraîneurs.
En quoi un entraîneur peut être responsable '
Il y a eu des cas où l'entraîneur constate que son boxeur est à la limite du K.O., et il ne fait rien pour arrêter le combat, ce qui met en danger le pugiliste.
En amateurs, on a supprimé les protections alors qu'on les avait instaurées à cause des décès justement.
C'est vrai qu'il y a plus de blessures et de risques après la suppression des protections mais ce sont les pays membres de la Fédération internationale qui ont demandé cela. Maintenant, avec certaines précautions, on peut bannir définitivement ces cas de décès.
En ce qui vous concerne, il n'y a que la médaille olympique qui manque à votre riche palmarès.
C'est vrai, c'est la plus belle qui me manque. Je me sacrifie et je ferai tout pour l'avoir. C'est mon objectif principal. Je veux une médaille olympique et avec de l'aide et une bonne assistance, je suis sûr que je pourrai l'obtenir et je suis confiant en mes capacités. Une médaille olympique est le fruit d'un travail collectif et pas celui du seul boxeur.
La dernière fois, vous regrettiez de ne pas avoir un logement. Avez-vous été entendu '
Non, mais je me suis inscrit à un programme de logement participatif pour pouvoir m'abriter avec mes enfants. D'autre part, je me permets de profiter de vos colonnes pour remercier vivement M. Zefzef, le DG de l'entreprise Frigo Médit, qui m'a recruté en tant que cadre administratif et qui m'offre toutes les facilités pour m'entraîner et qui m'aide pour me permettre d'honorer le pays.
Propos recueillis par Hassan Boukacem