Algérie

«Je veux lancer les réformes religieuses d'ici, de Béjaïa»



«Je veux lancer les réformes religieuses d'ici, de Béjaïa»
En visite de travail, jeudi, dans la wilaya de Béjaïa, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aïssa, a déclaré qu'il compte choisir l'ex-capitale des Hammadites pour en faire le point de départ de son programme de réformes visant à «dépoussiérer» le référent religieux malékite authentique pratiqué par nos ancêtres et remettre l'esprit de Cordoue au goût du jour.«Je veux bien que Béjaïa, qui était la capitale des Hammadites et des Hafsides, dont la richesse historique et les potentialités sur beaucoup de plans sont indéniables, et où la population est immunisée contre tout dévoiement religieux de par sa multitude de mosquées et de zaouïas prônant de tout temps une religion de tolérance et de souplesse, soit le point de départ de nos réformes visant à faire redécouvrir à nos citoyens un islam de tolérance, de force et d'ouverture, tel qu'il était pratiqué par nos vaillants ancêtres», a déclaré le ministre, alors qu'il donnait une conférence de presse au siège de la radio locale.Interrogé sur la démarche à adopter pour mettre en branle les réformes envisagées, Mohamed Aïssa a indiqué que cela pourrait passer par la création de pôles théologiques d'excellence dans les 48 wilayas, où le scientifique et le religieux ne feront qu'un dans la mesure où il ne se fera rien sans la consultation «impérative» d'équipes pluridisciplinaires qui seront mises en place à cet effet.Réformes du secteurLe ministre, avouant que la perspective demande beaucoup d'efforts et un canevas bien élaboré, affirme qu'il a jusqu'au mois de juin pour soumettre au gouvernement sa mouture portant réformes de son secteur. Il a expliqué à ce propos que des instances de réformes et d'organisation seront créées en même temps qu'il sera procédé à la désignation de 50 imams-muftis par l'intermédiaire des directions des affaires religieuses, tout en soulignant que les compétences existent. Un travail qui se fera, selon le ministre, en étroite collaboration avec le ministère de l'Education nationale et celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.Deux ministères impliquésPar ailleurs, Mohamed Aissa, dont le discours détonne avec celui de ses prédécesseurs au point de s'attirer les foudres des milieux conservateurs, n'a pas manqué, comme à chacune de ses sorties, de s'en prendre aux imams «autoproclamés» qui prêchent, via des télévisions privées et à coups de vidéos sur internet, un discours haineux et surtout dangereux.A la maison de la culture Taos Amrouche, où il a donné le coup d'envoi d'une session de formation de cadres de son secteur, le ministre a mis en garde l'assistance, avec une attention particulière pour les imams, présents en nombre, contre les discours extrémistes d'obédience wahhabite qui, il faut le dire, font florès auprès de beaucoup d'Algériens, sans en citer ni les courants d'appartenance ni les pays d'origine.«Des pseudos-imams dont on ne connaît ni l'affiliation ni les compétences prêchent à tort et à travers un discours haineux et rétrograde, par ailleurs manipulateur et instrumentalisé, qui nous est étranger ; face à cela, nos imams doivent contre-attaquer en prêchant l'islam de nos ancêtres, celui de Cordoue et de l'âge d'or de notre religion, un islam national, tolérant, souple et au service de la nation», plaide Mohamed Aïssa, estimant que ces prêches extrémistes ne trouvent pas une oreille attentive auprès des Algériens, car ces derniers sont «immunisés». Le ministre a déclaré qu'à ce titre, il faut «lui redonner son rôle à l'imam afin qu'il recadre les prêches dans une voie d'ouverture, de culture et de débat entre les cultures et les religions».En outre, profitant de son passage dans la wilaya, Mohamed Aïssa a inauguré une mosquée et une école coranique à Darguina, une mosquée dans la commune de Boukhlifa et enfin une autre dans la commune de Béjaïa.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)