Algérie

Je tente de donner des couleurs du temps présent au chaâbi



Je tente de donner des couleurs du temps présent au chaâbi
-Le projet musical avec Juan Carmona relève-t-il d'une fusion entre chaâbi et flamenco ou d'une rencontre 'Je ne peux parler de fusion, mais d'une rencontre avec Juan Carmona. Chacun use de sa langue, mais le langage est le même. La musique est un langage universel. Dans le jeu musical, chacun tente d'entrer dans l'esprit de l'autre, s'adapter aux mélodies avec des rythmes différents. Lorsque Juan m'a contacté à Marseille, j'étais ravi de travailler avec lui et de poursuivre le projet musical chaâbi-flamenco. Parallèlement, je poursuis mon travail avec Gnawa Diffusion ou avec l'orchestre d'El Gosto.-L'orchestration d'El Gosto a été quelque peu critiquée. Certains ont dit que le chaâbi a été dénaturé. Vous en pensez quoi 'Vous savez, les gens parlent d'une manière gratuite, lancent des jugements. Nous n'avons rien dénaturé dans El Gosto. Nous avons essayé de structurer la musique chaâbie. J'ai grandi dans le chaâbi et je sais comment les musiciens agissent lors des concerts. J'ai appris avec Amar Zahi qui est pour moi une référence. Il m'a enseigné la façon de jouer avec précision, parfois on se lâche. Nous avons besoin de nous extérioriser. Mais la rigueur dans le travail est nécessaire. On ne doit pas faire n'importe quoi sur scène, la musique a ses règles. Dans El Gosto, nous avons beaucoup travaillé sur le côté technique pour que la musique chaâbie arrive à un public non initié?-Peut-être que cette rigueur dans la structure musicale gêne quelque peu les puristes...C'est exactement cela. Moi-même, j'ai été critiqué parce que j'ai introduit des changements. J'ai fait des harmonies qui ne sont pas dans le chaâbi pur. Je tente de donner un nouveau souffle au chaâbi, des couleurs du temps présent. Il n'est plus possible de jouer un qcid pendant une heure. J'adore écouter une chanson comme Meknassia, mais le public aujourd'hui veut écouter une chanson courte et passer à autre chose. Il faut peut-être s'adapter à cela. Une musique qui ne s'enrichit pas ne peut pas évoluer. Elle peut même passer aux oubliettes, surtout que le chaâbi reste basé sur la tradition orale.Les chanteurs du chaâbi, qui est une musique riche avec ses mélodies et ses textes, doivent sortir de leurs espaces fermés. Amar Zahi a été le premier à avoir été critiqué par tout le monde. On lui a reproché d'avoir changé Youm el khmis, par exemple. La musique andalouse a également souffert de l'absence d'écriture. Des noubas entières ont été perdues. Cela dit, il existe des chanteurs chaâbi qui tentent de changer des choses, mais hésitent à le faire de peur d'être critiqués. Pour son époque, El Anka était très moderne. Idem pour Boudjemia Merzak qui était en avance Les générations venues après ont quelque peu stagné, souffert d'une certaine baisse de niveau. Certains pensent qu'ils ont déjà atteint le sommet. C'est une erreur.




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