Résumé : Yamina se lève très tôt. Elle n'attend pas que Hadda soit réveillée pour commencer à nettoyer la cuisine. Ça lui prend plusieurs heures. Hadda est impressionnée. Mebrouka vient les voir et leur apprend que Rachid a cherché après elle. Par mesure de sécurité, Yamina devra se faire discrète. Confiante, elle lui remet même ses papiers...
Yamina n'est jamais sortie. Les premiers jours, elle craint de tomber sur Rachid, sachant qu'il est encore à sa recherche. D'après Mebrouka, il profite de la moindre escale pour faire le tour des restaurants tenus par les Maghrébins.
Elle ne s'en est pas rendu compte tout de suite mais le temps a vite passé. Plusieurs semaines sans sortir, sans avoir de contact avec d'autres que Hadda et Mebrouka. Au début, elle se méfiait pour ne pas être vue et dénoncée à la police. Maintenant elle se permet de regarder par la fenêtre. Lorsque Hadda la surprend, elle ne comprend pas pourquoi elle se met en colère. Pourquoi elle le lui interdit...
Mes voisins sont des racistes, lui dit-elle pour réponse. S'ils se doutent de quoi que ce soit, tu peux être sûre de te retrouver au service de l'immigration clandestine !
Mais ils travaillent, réplique Yamina. Ils ne sont presque jamais chez eux... Les rares personnes qui passent ont l'esprit ailleurs... Personne n'a remarqué ma présence...
Je ne veux plus entendre parler de toi ! Contente-toi de faire ce que je te dis...
Depuis ce jour, Hadda est très dure avec elle et ne lui parle presque pas. Lorsqu'elle s'adresse à elle, c'est pour lui donner des ordres.
La vieille tante Zoubida qui vit depuis peu avec elles est amnésique. Yamina est chargée de s'occuper d'elle. Elle la suit à travers le pavillon. Elle ne peut pas lui faire confiance quand elle se rend à la cuisine et à la salle de bains. Mais au bout de quelques mois, elle n'en peut plus. Elle se plaint, même si elle sait qu'elle allait mettre Hadda hors d'elle.
Je dois tout assumer seule. Je suis à bout moralement, physiquement. J'ai besoin de me reposer, de respirer de l'air frais.
Je refuse de te laisser sortir, tu te feras arrêter par la police, rétorque Hadda.
Je ne vais pas rester toute ma vie enfermée, réplique la jeune fille. Je n'en peux plus. Je dois voir un médecin.
Si tu as besoin de médicaments, j'en achèterai à la pharmacie... Décris-moi ton mal.
Yamina baisse les bras. Et comme si elle n'a que faire de son temps libre, à la demande de Mebrouka, elle se voit forcée de pétrir des galettes et de préparer des gâteaux. Elle tient encore quelque temps, mais il suffit d'un rien pour qu'elle se sente à bout. Elle voudrait se sauver, mais Hadda a placé des cadenas aux volets et au téléphone. Elle garde les clefs dans sa poche et n'oublie jamais de vérifier que tout est bien fermé.
Yamina ne sait plus quoi faire. Dans la glace de sa garde-robe, elle ne se reconnaît plus. Elle a tellement maigri. Elle pleure en constatant qu'elle s'est trompée. La chance n'a pas été de son côté.
En fait, Mebrouka l'a avertie à sa manière en lui parlant de la dépression de Hadda. Elle aurait dû se douter que sans aucun suivi médical les choses ne se passent pas normalement. En se mettant à son service, elle a pris le risque d'être à sa merci. Elle est devenue sa prisonnière, une esclave des temps modernes...
(À suivre )
A. K.
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Posté Le : 20/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Adila KATIA
Source : www.liberte-algerie.com