Algérie

Je t'aime, moi non plus!



En animant une conférence de presse, dimanche dernier, au lendemain de la publication de la liste des joueurs retenus pour la double confrontation face au Cameroun, qualificative pour le Mondial-2022, il était attendu à ce que Djamel Belmadi fournisse plusieurs explications. Ceci, notamment après la mise à l'écart de 11 joueurs, l'arrivée de deux nouvelles têtes et des retours. Mais tout le monde aura été surpris par la méthode de communication adoptée par Belmadi dès que la première question lui avait été posée. Il a été offensif, voire même insolent et impertinent envers les représentants des médias. Il faut reconnaître que l'homme est sous pression à la veille d'un rendez-vous d'importance capitale, de surcroît qualificatif pour le plus grand évènement planétaire. Il a, certes, cet ardent désir de rectifier le tir après l'échec cuisant lors de la dernière CAN au Cameroun et la sortie prématurée dès le 1er tour. Mais cela est loin d'être un justificatif pour cette attitude qui a dégoûté plus d'un. À chaque question, ou presque, il attaquait le journaliste qui la posait, entre celui qu'il a qualifié «d'avocat de Zorgane» et l'autre de «l'ami de Belkebla» ou encore celui «qui n'a pas le physique d'un footballeur pour poser des questions relevant de l'aspect technique». Critiquer le physique, c'est moche, c'est aussi aller loin en besogne. Belmadi, qui a marqué l'histoire du football algérien, a-t-il les aptitudes pour «recadrer» des journalistes et leur donner des leçons de journalisme, lui qui n'a jamais exercé le métier de journaliste' À vrai dire, il part du principe de «fais ce que je dis, ne fais pas ce que je fais». Il a même intimidé un autre journaliste, en transformant le sens de sa question. Voulait-il des questions sur mesure' Le cas échéant, il aurait dû programmer un monologue ou une rencontre avec un cercle restreint de journalistes avec des questions orientées dans le sens souhaité. Une conférence de presse, faut-il le faire savoir, est un événement médiatique au cours duquel des personnalités invitent des journalistes à leur poser des questions. Et il semble que Belmadi ignore, sciemment ou inconsciemment, cela. Lors de la conférence de presse ayant précédé celle de dimanche dernier, lorsqu'il devait faire le bilan de la CAN, Belmadi avait pris la parole pendant 45 minutes environ pour parler de ce qu'il s'est passé avant et durant l'événement continental, que les Verts avaient quitté au stade du premier tour. Une fois cet «exposé» terminé, plusieurs questions devaient être posées. Et à chaque interrogation, le conférencier, qui se faisait tout petit cette fois-ci, esquivait la question en répliquant que la CAN faisait partie du passé et qu'il fallait se pencher sur l'avenir et la double confrontation face au Cameroun. Et il faut dire que l'homme a réussi à y faire, en témoigne la suite de ladite conférence de presse. Cette attitude de Belmadi n'est pas nouvelle. Elle remonte à longtemps, mais à chaque fois, elle prend de nouvelles proportions. Le coach national profite du manque de solidarité entre les journalistes pour imposer sa loi. Hélas, cela est constatable à chaque occasion, ce qui n'honore, en aucun cas, la corporation. Exemple frappant: après la conférence de presse de dimanche dernier, des journalistes ont jubilé du traitement réservé par le coach national à leurs confrères. Sur les réseaux sociaux, des publications désolantes et relevant d'un niveau très bas ont été postées, faisant, par la suite, que la corporation est devenue la risée sur la Toile. C'est toute une politique de communication Belmadi - journalistes qui est à revoir. Ces journalistes, des Algériens avant tout, ne sont pas les ennemis de la sélection nationale ni de son sélectionneur. Toutes les parties doivent ramer dans le même sens pour l'intérêt du football national. Mais force est de constater qu'à l'état actuel des choses, ce sera un exercice difficile, voire même impossible. Au train où vont les choses, l'on est en train de couper les ponts. Hélas!


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