Algérie

Je t'aime'moi non plus



Je t'aime'moi non plus
Des dirigeants de clubs de football ne sont pas restés en marge de la campagne électorale qui s'est achevée hier. Cette dernière s'est « invitée » dans les stades au cours des rencontres de championnat et de coupe d'Algérie. Des fresques et des portraits du candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, ont été accrochés dans les tribunes et grilles qui séparent le rectangle vert de la surface ou prennent place les supporters. Mieux encore, les clubs ont rivalisé dans le jeu qui consistait à faire mieux que l'autre. Certains présidents « malins » ont même partagé l'espace des fresques avec Abdelaziz Bouteflika.Pourtant, ce type de manifestation de soutien ou de sympathie à un candidat est strictement interdit par la loi. En effet, il est bien stipulé dans les statuts des associations sportives qu'elles sont apolitiques et ne doivent sans aucune raison verser dans ce type de comportement.Mais face à la démission des organes de contrôle en la matière, à savoir le ministère de l'Intérieur et la wilaya qui délivrent l'agrément aux associations (sportives), des présidents de club ont arrimé leur club à un candidat sans tenir compte, mais alors là pas du tout, de l'avis et du sentiment des électeurs qui les ont fait roi au niveau de leur assemblée générale.A titre individuel, un président de club dispose du droit de choisir son camp et son homme politique et cela en dehors du cadre sportif où il active. Mais une fois investi d'une responsabilité sportive et qui plus est donnée par des membres de l'assemblée générale où différentes sensibilités politiques co-habitent, il doit observer une totale neutralité dans ce domaine spécifique.Dans les stades où ont fleuri les portraits du candidat-indépendant est-ce que les supporters ont été consultés ' Etaient-ils d'accord pour que leur club manifeste son soutien à un candidat précis 'Fragilisés financièrement, les clubs se sont livrés poings et pieds liés pour bénéficier d'un peu d'oxygène pour boucler la saison. Les « politiques » de la commune, daïra, wilaya, qui ignorent superbement les clubs et leurs difficultés financières et infrastructurelles usent de ce levier pour obliger les clubs à se mettre au service de leur propre campagne électorale. A partir de là, il n'y a plus de frontière entre le sport et la politique.L'argent, le nerf de la guerre, détourne les clubs de football de leur vocation. Les pouvoirs publics doivent, eux les premiers, veiller à ce que ce type de comportement cesse définitivement.Le football doit rester loin et surtout libre de toutes contingences qui n'ont rien à voir avec le ballon rond.


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