«Je suis un habitué de l'aventure»

Le nouvel entraîneur du RC Relizane, que nous avons eu au téléphone en début d'après-midi de lundi dernier, ne semble en rien rebuté par le challenge qu'il entreprend avec son nouveau club et ce malgré la position peu reluisante qu'il occupe dans le classement général de la L1. «Je suis un habitué de l'aventure et j'en ai vécu pratiquement avec tous les clubs que j'ai eu à driver en Algérie, et ce malgré les pronostics donnés ici et là par quelques personnes.»Une rumeur selon laquelle le Français n'était pas vraiment chaud pour prendre les rênes du club de l'ouest est vite balayée par notre interlocuteur. «Je vous dirais encore mieux, je me trouve à l'hôtel et je dois rencontrer les dirigeants du club tout à l'heure. D'ailleurs, je vous invite à assister à l'entrainement que je dirige ce soir», dira-t-il.Sur la valeur d'une formation dont il ne sait pas grand-chose, là également, Bracci est clair : «Je ne me suis pas posée la question pour la simple raison qu'une équipe ne se résume pas en un ou deux joueurs, même s'il y a nécessité de disposer de joueurs-cadres, mais, fondamentalement, je n'ai aucun a priori sur la valeur des uns et des autres parmi l'effectif que je vais avoir la responsabilité de mener vers les défis à venir. Pour moi c'est surtout le groupe, le collectif. Cette équipe j'aurai tout le temps de la juger samedi prochain lors du match de coupe. Et soit dit en passant, elle ne peut que receler de bonnes potentialités compte tenu de son parcours en Coupe d'Algérie. Ceci étant et pour revenir encore à un autre aspect de votre question, je pense que Relizane dispose des joueurs qu'il faut pour réaliser un parcours honnête, je n'ai donc pas eu d'états d'âme s'agissant de l'usage qui a était fait de cette pause (trêve hivernale) et du déroulement du mercato. Pour ma part, j'ai un contrat et je dois l'honorer en ce sens que je prends une équipe au présent. A quoi servirait-il alors de se re-projeter dans le passé ou appréhender l'avenir.» Sur le niveau technique de la ligue 1, le coach dit, pour avoir beaucoup exercé en Algérie, connaître la valeur du championnat et ne pas avoir d'inquiétude pour la suite des évènements.Enfin, sur un sujet d'ordre plutôt anecdotique, nous avons sollicité de notre interlocuteur de nous dire si pour avoir été joueur et de surcroit international (Bracci a disputé deux coupes du monde et de nombreux matchs de coupes d'Europe), un bon footballeur faisait forcément un bon entraîneur. «Non, je ne le pense pas, et je vous donne pour exemple Arsène Wenger qui réalise des choses formidables avec Arsenal et qui pourtant dans son vécu sportif n'a été qu'un ordinaire joueur du RC Strasbourg. C'est pour cela que mon souhait, maintenant, serait que Zidane (connivence d'un ancien footballeur bordelais à l'endroit d'un autre. Ndlr) réussisse en tant que nouvel entraîneur du Réal Madrid sinon le retour de flammes en cas d'échec risque de balayer comme un typhon tout le capital sympathie qu'il a, et sa valeur de footballeur phénoménal, sans doute l'un des meilleurs de tous les temps, risque d'être sérieusement écornée. Je n'ai connu que deux grands joueurs qui ont réussi leur carrière d'entraîneur, Johann Cruyft et Pep Guardiola.»A. L.