Algérie

«Je suis très ravie de revisiter l'Algérie»



«Je suis très ravie de revisiter l'Algérie»
- Vous avez animé deux concerts en Algérie ce mois de juillet. Le contact avec l'Algérie se fait aussi facilement 'Je garde d'excellents souvenirs de mes précédentes prestations en Algérie et de mes collaborations avec mes amis artistes algériens. J'ai eu des invitations assez diversifiées et surtout très enrichissantes : spectacles, tables rondes, émissions tv... Je reçois aussi pas mal de messages de fans algériens sur les réseaux sociaux et j'en suis plus que comblée. Je suis très ravie de revisiter Alger et de découvrir Mostaganem... J'ai déjà été à Tlemcen, mais je ne connais pas beaucoup la région ouest.- Amoureuse de la chanson andalouse, vous avez interprété pas mal de titres de chanteurs maghrébins et algériens. Que trouvez-vous de communs entre nos pays 'Certes, j'ai interprété pas mal de titres de chanteurs maghrébins et surtout algériens. Nos musiques sont très diversifiées et porteuses de grandes richesses. Il y a beaucoup de points communs entre nos pays, notamment sur le plan culturel et civilisationnel. Nous retrouvons pas mal de traits communs à travers le Maghreb, que ce soit sur le plan musical, culinaire ou autre... Nous avons parfois des étymologies différentes et puis quelques divergences stylistiques.La musique arabo-andalouse n'existe d'ailleurs qu'au Maghreb. Certes, sous des appellations et des styles différents, mais il s'agit tout de même de la même base : des textes communs, un même système modal... J'associe souvent les différents styles musicaux maghrébins aux dialectes. Nous parlons le même langage, mais avec des accents et une musicalité différents. Je suis très curieuse et j'aime bien découvrir de nouvelles sonorités, d'où mon intérêt par exemple pour le chaâbi. Je tiens tout de même à interpréter les choses à ma façon. J'aime bien donner de mon âme et vivre les morceaux que j'interprète.- La chanson classique n'est pas vraiment très prisée chez les nouvelles générations. Sentez-vous que vous défendez plutôt une cause ou que c'est juste une passion 'Je dirais qu'il s'agit bien des deux. Sans la passion, je ne pourrais jamais y croire et la défendre. Il faut cesser de considérer la chanson classique comme un patrimoine figé et statique. Bien au contraire, notre musique est un patrimoine en constante mutation. Il suffit d'observer les différents apports civilisationnels. Les études musicologiques et les analyses nous le confirment. Ceci s'inscrit d'ailleurs dans le cadre de mes recherches universitaires. Je suis pour l'originalité. Il faut pousser les jeunes à innover et à créer sans, bien évidemment, toucher aux bases.Il ne suffit pas d'interpréter un répertoire. Il faut avant tout y croire. Il y a un grand retour de nos jours vers les musiques classiques avec l'émergence de jeunes groupes et d'associations spécialisées. Le mouvement associatif a d'ailleurs fortement contribué à la sauvegarde du patrimoine musical algérien, et ce, depuis le début du XXe siècle. En Tunisie, nous n'avons pas eu cette chance. Il faut néanmoins viser l'excellence et éviter de tomber dans l'amateurisme.- Un message au public algérien...Vous avez un très bon public. A Paris, j'ai un public algérien fidèle à mes spectacles. J'espère qu'ils seront nombreux à nous applaudir et nous soutenir cette fois-ci en Algérie et que nous serons nous-mêmes au niveau de leurs espérances.




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