Algérie

«Je suis parmi ceux qui éclairent la musique africaine»



«Je suis parmi ceux qui éclairent la musique africaine»
- Papa Wemba, on dit de vous que vous êtes la voix «d'or» de l'Afrique?Oh, la voix d'or ! (rire). Parce que je chante avec une voix très pointue, comme ça. Très aiguë. Mais je ne suis pas la voix d'or de l'Afrique. Je suis parmi ceux qui éclairent la musique africaine.- Vous êtes une figure incontournable de la musique du Congo, de l'Afrique ; vous avez côtoyé Fella Kuti?Oui, heureusement que j'ai eu cette chance-là. Cela fait plus de quatre décennies que je suis dans ce métier-là. Je n'ai pas commencé aujourd'hui. J'ai la chance de traverser tout cela, quoi. Seul Dieu sait où il me mène.- Quand vous regardez dans le rétroviseur de votre carrière, qu'est-ce que vous dites ' «J'en suis fier»?Ah, oui ! Je ne pas être plus content. Je suis fier d'être chanteur. Je suis fier quand on m'invite partout. Je suis fier qu'on vienne m'acclamer. Je suis fier qu'on parle de moi. Je suis fier qu'on écoute ma musique. Tout cela, c'est une fierté. C'est aussi parce que je travaille, quoi. Je ne me croise pas les bras.- D'où puisez-vous cette force, cette énergie 'En fait, c'est à l'intérieur, quoi. J'ai 65 ans.- On peut dire que vous êtes plutôt «Papy Wemba»?(Fou rire). Ah, si, je suis papy !- Vous avez participé à des projets avec Martin Meissonnier ou encore Peter Gabriel. Une plus-value «world» 'Je crois qu'il y a comme un jeu de ping-pong comme ça. Tel un boomerang. On donne et puis on reçoit. C'est comme cela que je vois et conçois ma façon de travailler dans la musique. Je ne peux pas travailler tout seul. Non, je ne saurai pas le faire. Il faudrait qu'il y ait des échanges. Et j'aime ces échanges-là.- Comment voyez-vous l'évolution de la rumba congolaise 'La rumba, pour moi, restera la maternité de la musique africaine. Elle n'aura jamais de rides. Même si on l'écoute et ne l'écoute pas. Même si on la danse et ne la danse pas. Cette musique demeurera toujours.- Même si c'est «coupé décalé»?Ah ben oui, coupé décalé c'est juste pour un temps. Il y a des sonorités de la musique congolaise qui se trouvent dans le coupé décalé. Et d'ailleurs, c'est fait et «fabriqué » par des musiciens congolais.- Vous intéressez-vous à la musique maghrébine, algérienne? 'Surtout les sonorités orientales. J'aime bien, quoi. Je n'ai pas encore eu le privilège de les reprendre dans mon répertoire. Mais un jour viendra.- Peut-être une contribution?Ah, une contribution ! Cela j'adore.- Vous avez fait un featuring avec Abd Al Malik?Oui, c'était très bien.- Un échange, une bonne intelligence musicale...Ah, ça c'est bien dit ! J'aime quand vous parlez de lui comme cela. Il m'a invité dans son spectacle. C'était bien.- Une forme de respect aux aînés?Oui, il l'a dit lui-même. Qu'il respectait les anciens artistes.- Vous-êtes une «sapeur», «un sapeur pompier»? du total look '(Fou rire). Non, non, pas sapeur pompier quand-même. Je ne le serai jamais (rire).- D'où vient ce néologisme de sapeur 'En fait, la «sape», c'est la Société des ambianceurs et des personnes élégantes. Mais qui, aujourd'hui, n'existe que de nom. Hier, on se lançait des défis entre nous en matière de «sape» et d'élégance. Mais, aujourd'hui, bon, c'est vrai que la mode est maintenant dans la rue.- On espère vous voir en Algérie pour un éventuel concert?J'aimerais bien ! Je ne suis jamais venu en Algérie.- Pourtant, l'Algérie a abrité le 2e Festival panafricain en 2009?Oui, je devais venir en 2009. Mais malheureusement cela n'a pas marché.- L'appel est lancé?Oui, ça marche !




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