«Je suis injustement incarcéré»

Les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ont été auditionnés dans l'après-midi d'hier à la cour d'Alger, dans le cadre du procès en appel de Mahieddine Tahkout. Premier à passer à la barre par visioconférence, à partir de Abadla (Béchar), où il est incarcéré, Ahmed Ouyahia s'est défendu en refusant l'accusation d'abus de fonction dans l'octroi des licences aux opérateurs dans le secteur de l'automobile, comme il a nié l'accusation de fausses déclarations et de blanchiment d'argent. Ainsi, il a expliqué que si son intention était de blanchir l'argent, il ne l'aurait pas placé dans les banques publiques, mais il l'aurait transféré à l'étranger. Ahmed Ouyahia qui est cité dans plusieurs affaires liées à la corruption, a indiqué qu'il n'a pas de biens à l'étranger, ajoutant que l'argent trouvé dans son compte n'est pas généré par ses activités officielles de Premier ministre. Il avait déjà affirmé, à propos des 30 milliards découverts dans son compte, qu'il s'agissait de cadeaux. À propos de l'affaire Tahkout, Ouyahia a déclaré qu'il n'avait pas aidé cet homme d'affaires en lui accordant des avantages, ni entravé ses opérations. Il a soutenu avoir travaillé dans la transparence, «et non pas dans les salons ou avec le téléphone». Il s'est dit innocent et «injustement» incarcéré. Pour sa part, Abdelmalek Sellal a également clamé son innocence, évoquant un «complot» contre l'Algérie lorsque le pays a décidé de se lancer dans l'industrie automobile. «Je n'avais fait que mon devoir et je rejette toutes les accusations à mon encontre», a-t-il lancé, rappelant qu'il était désigné Premier ministre en 2012, dans une conjoncture difficile marquée par la chute des prix du pétrole.Karim A.