Algérie

« Je suis contre la standardisation des programmes »


« Je suis contre la standardisation des programmes »
Samir Toumi, chanteur et musicien connu et reconnu dans le monde artistique, notamment dans le style traditionnel, affirme dans cet entretien qu'il accomplit son jeûne dans la tranquillité la plus absolue et sans aucune peine. Durant ce mois pas comme les autres, grâce à sa voix douce et sereine, il a pu séduire et conquérir son public toujours épris de chansons classiques issues d'un patrimoine riche et varié.Comment vivez-vous le mois sacré 'En tant qu'artiste avec un programme très chargé, je dois avouer que je ne commence pas tôt ma journée durant le Ramadhan. N'empêche que je vais chaque jour au bureau pour gérer mes affaires. Vous devez savoir que j'assume un autre travail en plus de ma mission artistique. A l'instar de tous les Algériens, je tente d'apprécier le Ramadhan à sa juste valeur en vaquant à mes activités habituelles, à savoir travailler le matin, m'occuper de ma famille et passer un peu de temps avec mes amis. Sur le plan culinaire, je dois dire que je ne suis pas du tout exigeant. La modération est ma devise. Je suis traditionnel autant dans ma musique que dans ma nourriture. Je préfère les plats traditionnels. J'évite les fritures et les sucreries aussi. On doit tous opter pour la rationalité dans ce sens afin d'accomplir un jeûne conforme à notre religion. Les gens s'empressent d'aller à table au moment de la rupture du jeûne et vite ils se rendent compte qu'ils ne peuvent pas consommer tout ce qu'ils ont préparé. Alors pourquoi autant de gaspillage inutile. Pour ce qui est de ma spiritualité, je préfère ne pas en parler, car chacun de nous se doit d'entretenir ces moments intimes d'imploration pour ne pas faire dans le m'as-tu vu. Je souhaite un bon Ramadhan à tous les Algériens, une belle fête de l'aïd qu'on célébrera dans la joie et la paix incha'Allah.Sur le plan artistique, avez-vous un programme chargé 'J'anime des soirées un peu partout sur le territoire national. Le gros de mes fêtes se fait ici à Alger durant ce mois sacré. Les Algérois ont un sens artistique très développé. Le jeûne ne les empêche pas d'assister à des soirées et de continuer à encourager leurs artistes favoris. Pour le moment, je fais des collectes dans la musique dans la perspective de réaliser un nouveau produit. Nous avons tout à fait le droit de puiser dans le riche patrimoine culturel local et d'y apporter quelques modifications devant redonner de la vie et de l'éclat à l'ancienne chanson. Si on n'y change rien, on aura rien fait. Avec quelques arrangements musicaux, on peut pérenniser des ?uvres avérées.Comment appréciez-vous le programme TV spécial Ramadhan 'Sincèrement, je ne constate aucune amélioration hormis quelque nouvelles figures qui ont réussi à faire la différence. Certaines nouvelles chaînes offrent de bons programmes. Je cite l'exemple de « djornan El Gosto » animé par une équipe de professionnels hyper brillants. Ce programme est plein de créativité et surtout d'authenticité. Le public s'est lassé du « faux ». Il veut du « vrai ». Je m'explique. Il veut que son vécu soit fidèlement traduit d'une façon spontanée. On a l'impression que tous les programmes se sont standardisés. L'artiste ne doit pas subir d'orientation préalable lorsqu'il passe dans des émissions artistiques. Le réalisateur est maître uniquement sur le plan technique. Pourquoi inviter des artistes pour les humilier avec une caméra cachée. Je suis contre ces caméras cachées dénuées de toute spontanéité. Je regarde aussi une émission de variétés animée par un certain Mounir sur Canal Algérie. Pour le reste, le statu quo est toujours de mise.Êtes-vous inscrits dans des actions de solidarité 'Dans notre religion, on a appris que ce que donne la main droite ne doit pas être su par la main gauche. On doit toujours être prêts à aider les personnes dans le besoin. Il faut juste le faire dans la discrétion la plus totale. Je crois savoir qu'on voudrait substituer le couffin par une somme d'argent. La présidente du CRA avait parlé d'une somme de dix mille dinars par mois. Franchement, quand on fait le compte la valeur de ce couffin est plus importante que cette somme symbolique. Autant donner une enveloppe qui réponde correctement aux besoins des familles. Dix mille dinars ne suffisent pas pour accomplir un jeûne de trente jours. Il faut songer à revoir ce procédé de façon à préserver la dignité des gens. Cela n'est guère de l'assistanat.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)