Algérie

«Je signe un accord de coproduction avec l'Aarc» MOHAMED LAKHDAR HAMINA AU SILA



«Je signe un accord de coproduction avec l'Aarc»                                    MOHAMED LAKHDAR HAMINA AU SILA
En marge de la rencontre littéraire, nous accostons celui qui a permis à l'Algérie de jouir d'une Palme d'or en 1975 grâce à son film Chronique des années de braise.
L'Expression: Un mot sur votre présence ici au Salon du livre.
Mohamed Lakhdar Hamina: Je suis ici car j'adore le livre. J'aime lire, je passe mon temps à lire. J'aime toucher le livre. Je n'aime pas lire sur Internet.
Un mot sur la communication de l'écrivain sud-africain, Breyten Breytenbach, à laquelle vous avez prêté une grande attention.
C'est un géant de la littérature. Il a dit des choses très intéressantes. Moi je voudrais lui poser une question très simplement sur les pays africains.
Si l'Afrique avait des Mandela de partout, si à la tête de chaque pays africain il y avait un Mandela, pense t-il que les choses se passeraient autrement' Croit-il aux hommes prédestinés c'est-à-dire ouverts, libres... Les autres chefs d'Etat africains ne sont pas libres.
Revenons à vous maintenant, où en êtes-vous avec votre film La Corvée de bois qui date au moins de trois ans maintenant'
Le titre a changé, ce sera Le Crépuscule des hommes. Je suis en train de le préparer. C'est un film sur la corvée de bois au cours de la guerre de Libération. Cela fait trois ans effectivement. J'aurais dû terminer le film il y a deux ans maintenant.
C'est quoi le problème, un manque de financement'
Non, je n'ai pas de problème d'argent. Il fallait des papiers et des papiers. Nous sommes un pays beaucoup plus miné par l'administration. C'est l'administration, c'est terrible! Ce pays finira par couler par manque de logique. Ce ne sont pas les moyens qui manquent, ce pays ne veut pas se développer...
Et là, je crois qu'avec l'Aarc cela va se débloquer, croit-on savoir puisque vous allez signer un accord de coproduction'
Oui effectivement. Nous allons signer dimanche, je pense. Je vais enfin faire ce film. Je vais signer avec M.Orif, le directeur de l'Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturelle, Ndlr). Nous allons signer un accord de coproduction, entre sa maison de production et la mienne. Comme ça, on va pouvoir commencer à tourner. Lui, il représente l'Etat et moi le privé. Le tournage commencera probablement en mars ou avril. Mon film s'inscrira en effet, je pense dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire de l'indépendance de l'Algérie mais il faut y aller vite.
Un mot sur l'histrion du film
C'est la corvée de bois comme son nom l'indique, celle d'un Algérien. A l'époque, pour torturer quelqu'un qui refusait de parler, on l'amenait dans un endroit. A la fin, on lui demande d'aller chercher un peu de bois pour préparer de la soupe et dès qu'il se retourne, on le flingue! Ce sera une corvée de bois qui va tourner mal pour les Français. Pourquoi cette histoire' C'est parce que je la connais, c'est une histoire vraie. J'ai toujours réalisé des histoires vraies.
Quel regard portez-vous aujourd'hui justement sur votre passé cinématographique'
Mon passé parle pour moi, je n'ai pas à le décrire
Etes-vous confiant en l'avenir du cinéma en Algérie' Et surtout en cette nouvelle génération'
L'avenir, on verra. Oui, bien sûr, je connais la nouvelle génération de cinéastes. Il y a des jeunes mais ils n'ont pas les moyens. Moi, à l'époque, j'avais les moyens. J'ai dirigé un organisme, j'ai produit 40 films, 100 documentaires, 650 numéros d'actualités, tout le monde s'est formé là -dessus. Tout le monde est devenu professionnel grâce à cela. Aujourd'hui, vous n'avez pas un directeur photo, ni un ingénieur de son, vous n'avez personne, ni école de cinéma, il n'y a rien. C'est le désert de Gobi. C'est le désert total.


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