II a galéré depuis son Hoggar lointain. Dans son long cheminement, Amar Sundy est allé à la rencontre de ses idoles, de sa musique? à Chicago. Il a sillonné le monde pour conquérir des festivals et acquérir une reconnaissance. Son dernier album Sadaka, le cinquième, est dans les bacs en Algérie. Le sixième est en préparation. Ecouter Amar, c'est s'abreuver d'une source de cultures et d'humilité.- Amar est Algérien? et Sundy 'C'est un hommage, une reconnaissance à un grand ami musicien décédé. Un homme, un artiste avec qui j'ai partagé les vicissitudes de la vie. C'est lui qui m'a fait découvrir le blues de Chicago. J'ai pris son nom pour lui témoigner ma reconnaissance, ma fidélité éternelle. Je continue le chemin après sa mort?- Votre parcours est hallucinant, vous vous êtes produit dans les rues avant d'enregistrer dans les grands studios et chanter sur des scènes prestigieuses...J'ai joué dans les rues, dans le métro à Paris. Je m'exprimais dans ces espaces et cela vient d'une forme de révolte. C'était des mots rythmés, codés?, la musique a évolué entre- temps. Après, j'ai vécu aux Etats- Unis d'Amérique, où j'ai rencontré mes idoles. J'ai été à la Mecque du blues.Ensuite, je suis retourné à Paris, où j'ai monté mon groupe. Mais je sais d'où je viens, je ne renie pas mes origines, c'est une force pour moi, une source intarissable d'inspiration. J'ai grandi avec les chouyoukh, les M'zab, pas avec Johnny Hallyday. Les premiers sons que j'ai entendus sont ceux de mon pays, mais j'ai fait mon terreau ici, à Nanterre. J'ai connu des heures de gloire.- Vous en parlez avec émotion, avec amertume?Oui, parce que je ressens toujours le déracinement, l'exil, mais voilà, j'ai le souci de trouver l'issue simple en restant simple, humble. Je suis resté authentique grâce au savoir culturel et social d'une extrême importance. Je suis d'une culture tribale. A Chicago, j'avais retrouvé le bled. Les bluesmen ont du c?ur? J'écris, je compose, je chante en français, en anglais, en sahraoui. J'ai retrouvé mes racines grâce aux déclinaisons d'autres cultures. Je suis Algérien, je n'ai pas coupé le pont avec le pays.- A propos du pays, bientôt de retour 'Je dois faire une tournée en Algérie, travailler avec les artistes de là-bas, mes frères? N'oublie pas que je n'ai pratiquement manqué aucun festival du pays, celui du jazz, Dimajazz, des Gnaouas? J'ai le pays dans le sang?
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Posté Le : 09/12/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chahredine Berriah
Source : www.elwatan.com