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«Je refuse de travailler dans la précipitation, sous la pression»



«Je refuse de travailler dans la précipitation, sous la pression»
La ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, ne compte pas céder aux menaces des syndicats de reprendre la protestation et donc perturber, comme chaque fois, la scolarité des enfants et le fonctionnement des établissements à travers le pays.Lors d'une conférence de presse, organisée hier au lycée de mathématiques de Kouba (Alger), portant sur les préparatifs de l'année scolaire 2015-2016, celle qui a succédé à Baba Ahmed et, avant lui, à Boubekeur Benbouzid, ministre durant plus d'une dizaine d'années, a affirmé qu'elle est très au fait des problèmes du secteur et comprend parfaitement les doléances somme toutes légitimes des syndicats. Elle refuse toutefois, poursuit-elle, que ces derniers recourent systématiquement à la grève comme moyen de faire aboutir leurs revendications. «D'accord pour les revendications mais je refuse que la grève soit utilisée comme moyen de pression sur le secteur», a-t-elle dit sur un ton ferme. Pour rappel, sept organisations réunies au sein du «Regroupement syndical de l'Education nationale» ont appelé à une grève de deux jours, demain et mercredi. Ces sept syndicats sont le CLA, le Snapeste, l'Unpef, le Snte, le Snapep, le Snapap et le Satef. Un autre syndicat, à savoir le Cnapeste, a appelé à une grève d'une journée renouvelable, à partir du16 février prochain. La menace de paralyser le secteur, encore une fois, est très sérieuse. Le ministère en est conscient et mesure parfaitement bien l'ampleur du danger. «Un seul jour de grève suffit pour démotiver l'ensemble des élèves», a déclaré la ministre. Et celle-ci de souligner que «depuis mon arrivée à la tête du ministère, il y a eu 500 heures de discussions et d'échanges avec les syndicats rencontrés, dans la plupart des cas, séparément. J'ai pris connaissance de toutes leurs doléances et ensemble, nous avons examiné les solutions aux problèmes posés. Un grand nombre de revendications ont été satisfaites et les autres le seront à l'avenir, progressivement. Nous sommes dans un processus d'amélioration. Je suis sincère dans ce que je dis. Les syndicats à qui je demande d'être patients me demanderont des preuves, je leur dis qu'ils vont les voir tout au long de l'année 2015». Mme Benghebrit affirmera qu'il est vrai que le dossier du statut particulier des travailleurs de l'Education nationale, datant de l'année 2012, a été rouvert «pour remédier aux erreurs qui y sont contenues», mais cela ne veut pas dire que tout sera réglé dans l'immédiat. «S'il y a justement autant d'erreurs c'est parce que les services du département ministériel et autres ont travaillé dans la précipitation, sous la pression des syndicats. Il y avait les grèves et donc l'intérêt des enfants en jeu. Les responsables ont agi dans la précipitation pour sauver les enfants mais ça s'est avéré que ce n'était pas vraiment la bonne solution. Je ne vais pas faire moi cette erreur. Je ne vais pas travailler dans l'urgence et agir sous la pression. Je refuse cela. Il n'est pas normal que nous changions le statut particulier chaque deux ans. Cela doit prendre au moins une quinzaine d'années.» La ministre affirme compter sur la bonne volonté des syndicats pour renoncer à leur décision d'aller à la grève, les assurant que les portes du dialogue restent ouvertes. Elle reconnaîtra, à l'occasion, qu'il y a eu (et il y en a encore) un problème de mauvaise gestion, de même que d'incompréhension au niveau local. Ce qui a retardé, par exemple, dans certaines wilayas et parfois même dans certains établissements d'une même wilaya, le paiement des salaires avec effet rétroactif pour les enseignants ayant terminé leur formation le 6 juin 2012. «Dans certains cas, le problème ne se pose pas dans les textes mais dans l'interprétation des textes et l'exécution de nos directives au niveau local. Nous sommes en train de travailler sur cela, de façon à identifier avec précision les problèmes au niveau local et les régler de manière définitive.» Par ailleurs, jusqu'à hier, dans l'après-midi, aucune information n'a été donnée sur un éventuel recours à la justice pour se prononcer sur la légalité des deux mouvements de grève. Interrogée sur la question, la ministre a affirmé, sans s'étaler davantage, «nous n'allons pas devancer les choses».K. MLa fiche de synthèse annuléeLa fiche de synthèse annoncée pour cette année 2014-2015, censée encourager l'effort de l'élève et amener ce dernier à faire montre d'assiduité durant toute l'année, a été finalement annulée. «Nous retirons la fiche de synthèse mais nous gardons le reste dont, par exemple, les deux sujets au choix au baccalauréat, ainsi que la demi-heure supplémentaire. Nous avons reculé pour ne pas avoir des problèmes supplémentaires, vu l'opposition et les réticences de certaines parties. Ce sera reporté pour une prochaine fois, après que nous ayons procédé à un travail de sensibilisation pour sa mise en ?uvre», a indiqué la ministre.K. M.




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