Algérie

«Je préfère être hitiste...»



Ténacité - Il tente de jouer sur deux tableaux uniquement : la décision du président de la République et son dossier en «béton» qu'il a déposé au début du mois de décembre dernier.
Diplômé en Technologie d'art culinaire, un diplôme obtenu de l'Internationale Hôtel School (IHS) et après avoir fait valoir ses qualités professionnelles auprès de certaines institutions diplomatiques accréditées en Algérie, ce jeune Algérien décide de mettre en place son propre projet. Un projet ambitieux, créateur d'emplois et rentable.
L'idée de mettre à exécution son souhait, se conjugue avec la décision du 22 février dernier prise par le président de la République. «Ayant constaté que le métier de pâtissier n'est pas tellement valorisé en Algérie, j'ai, sans aucune hésitation, sauté sur la décision prise par le premier magistrat du pays pour créer ma propre entreprise. Mais il semble que ce n'est pas aussi facile que cela, puisqu'il existe dans les rouages de l'administration ces bureaucrates qui violent les décisions du président de la République», dit-il.
Ce jeune homme de 22 ans qui bénéficie d'un vaste réseau familial dont les membres sont des notables, ne veut pas se servir de ce titre pour se faire entendre par les décideurs de l'Ansej de Bir Mourad Raïs.
Il tente de jouer sur les deux tableaux uniquement : la décision du président de la République et son dossier en «béton» qu'il a déposé au début du mois de décembre dernier. Malgré sa situation modeste, il a loué aussi un local qui lui permet de devenir un petit investisseur en Algérie car «avoir des projets dans mon pays, m'intéresse plus que de faire le mur». Ses déboires qui durent à ce jour, commencent avec la commission d'étude des dossiers. Notre interlocuteur n'en revient pas encore, puisque l'un des membres l'aurait traité de «menteur».
«Mon dossier, mon diplôme et mes certificats de travail et de bonne conduite devant lui, il a osé me dire que je ne suis pas concerné par le métier de pâtissier et que je ne possède pas de diplôme à cet effet». Sans renoncer à son droit, il poursuit ses démarches et sa lutte contre la bureaucratie. Sorti indemne des «griffes» de la commission de validation, il fait actuellement face à une autre contrainte pour obtenir son éligibilité : la fameuse attestation de non-affiliation à la Cnas.
Un document que nous avons nous-mêmes retrouvé dans le dossier de notre interlocuteur. Pour mieux cerner ce dossier, notre déplacement à la Cnas nous a permis de relever que l'attestation en question, a fait l'objet de plusieurs envois aux services de l'Ansej.
«Ici ce n'est pas sérieux, pas sérieux du tout, il faut être toujours présent, il faut devenir un véritable meuble qui orne la salle d'attente pour se voir pris en charge», nous dit un jeune citoyen qui subit depuis plusieurs mois les affres des bureaucrates. Il lui a été même recommandé de ne pas prendre attache avec la presse pour éviter de se faire «griller» par des sous-fifres. C'est aussi le cas d'un autre jeune qui est devenu un habitué des lieux. «Au niveau de cette agence, c'est la tchipa qui règle les problèmes. Ecrivez-le. Je préfère être hitiste plutôt que de me plier à ce jeu malsain, celui de la tchipa et du silence», nous dit-il.




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