"Je ne veux plus entendre parler de tchippa"

Algérie Télécom enregistre un effectif global de 22.000 employés. Il n'y a que 10% du personnel technique du chiffre global.La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Zohra Derdouri, a lancé un pavé dans la mare, en reprenant un des témoignages des clients d'Algérie Télécom qui a été obligé de payer une somme d'argent afin de réparer le dérangement d'une ligne téléphonique. «Je ne veux plus entendre parler de ? ?tchippa ? ? contre un service rendu par Algérie Télécom. C'est inadmissible et je ne lésinerai pas à mettre en place, un système de reconnaissances positif ou négatif vis-à-vis des personnels et responsables du secteur», a-t-elle lancé, hier, devant une assistance nombreuse composée de responsables des agences Actel et CPT à Alger. Arriver au point de verser des pots-de-vin, quelle que soit leur importance contre une réparation de lignes téléphoniques en dérangement, «démontre la faiblesse du système de fonctionnement dépassé par le temps. Algérie Télécom doit aller vers une révision de son organisation globale afin d'améliorer le service public», a-t-elle affirmé avec insistance. Par ailleurs, Mme Derdouri a révélé la mise en place d'un projet de loi qui devrait apporter un changement positif au secteur des télécoms, à commencer par son adaptation aux nouvelles exigences du marché des nouvelles technologies à travers le monde. Le projet de loi a été adopté par le gouvernement avant de le soumettre au vote à l'APN, pour le rendre applicable sur le terrain. Pour sa part, Azouaou Mehmel, P-DG d'Algérie Télécom, n'a pas manqué de revenir sur «le sabotage volontaire ou involontaire» qui se répercute négativement sur le développement de l'entreprise à longueur d'année à cause de la destruction répétitive du réseau d'Algérie Télécom. Enregistrant des pertes énormes et inestimables au plan économique et social qui se répercutent non seulement sur l'opérateur, mais sur l'ensemble des usagers du réseau Internet haut débit à travers le pays. Avançant un chiffre qui s'élève à 59 actes de sabotage et une moyenne de 1100 coupures de câbles en trois mois d'activités, le P-DG d'Algérie Télécom, n'a pas trouvé les mots afin de dénoncer l'ampleur des dégâts et ce, malgré toutes les poursuites judiciaires et autres actions pour faire face au phénomène du sabotage. Répondant à une question relative à la communication qui constitue un des éléments phares dans le développement de la culture de l'entreprise, M. Mehmel, dira que «Algérie Télécom fait de son mieux dans la communication à commencer par des rencontres ciblées avec les clients mécontents afin de prendre en charge les réclamations». Des dizaines d'employés d'Algérie Télécom n'ont pas manqué de déplorer la suppression de certaines lignes de transport au niveau de l'entreprise. Approchant différents cadres et directeurs d'agences de plusieurs wilayas du pays, ces derniers n'ont pas manqué de relever des pressions et des lacunes de gestion, à commencer par la centralisation des recrutements qui se décident à partir de la direction générale sans tenir compte de l'avis des responsables des agences au niveau local. «Algérie Télécom enregistre un effectif global de 22.000 employés. Il n'y a que 10% du personnel technique du chiffre global. On ne peut répondre à toutes les réclamations à temps avec des effectifs et des moyens réduits», a déploré un des responsables sous le sceau de l'anonymat. En tout état de cause, la lumière jaillit de la communication d'où l'importance de la culture du bon accueil et l'écoute des préoccupations des clients, des employés et des cadres gestionnaires afin de mettre en valeur l'importance de la formation et de la ressource humaine dans toute leur dimension. «Qui n'avance pas recule», dit l'adage depuis la nuit des temps.