«Je ne tiendrai aucune rancune contre Halilhodzic»

Il n'en veut à personne. Egal à lui-même, Riad Boudebouz se laisse aller dans une interview accordée à un correspondant d'une chaîne télévision algérienne privée.Dans ce court entretien, il évoque sa nouvelle vie au sein de son nouveau club en l'occurrence, Bastia (France) et ce après son passage dans celui de Sochaux. Au départ, dira-t-il, «j'avais quelques appréhensions, il n'est pas, comme vous le savez, facile de se faire «adopter» par le nouvel environnement dans lequel vous êtes appelé à évoluer mais par la suite, j'ai pris confiance grâce au staff technique, les dirigeants et les supporters... Je dirai même que c'est un peu comme les supporters algériens qui respectent le sport, voire le football». Et d'ajouter, «d'ailleurs, on le remarque dans la rue. C'est typiquement le cachet algérien que l'on retrouve. L'accueil, le sourire, l'hospitalité... C'est peut-être aussi parce que l'Algérie est juste derrière cette colline. ça remonte le moral, croyez-moi». Il enchaîna très vite sur sa première participation en coupe du monde 2010. Riad répondra que c'était une étape inoubliable «porter le maillot algérien et savoir que les parents et amis sont collés aux postes télévisions, c'est quelque chose d'inexplicable, ceci d'une part et d'autre, après avoir vu Rafik Saïfi et autres joueurs sur les terrains avec les couleurs algériennes, on a vite la chaire de poule. J'étais fier très fier d'eux... Et jouer avec eux, ça me fait encore bizarre, ensuite après mon intégration, vous vous retrouvez au milieu des grands joueurs anglais comme Frank Lampard ou encore Wayne Rooney. C'est formidable, sans oublier nos supporters dans les gradins qui animent le stade. C'est... mouiller encore plus ce maillot, le mouiller pour votre pays. Croyez-moi, rien ne compte lorsque vous êtes sur le terrain. Que le plaisir de jouer pour votre pays...» S'agissant de la qualification des Verts au mondial-2014, Riad ne trouvera pas les mots pour exprimer sa fierté «j'ai contribué à ce passage. J'ai joué les deux premiers matchs. Cette réalisation est aussi celle de tous. C'est la récolte de tout le monde...» Et aujourd'hui, à quatre mois du Brésil, il n'est toujours pas sur la liste. Comment supporte-t-il ce retrait du groupe ' Riad en bon joueur répondra «si je ne suis pas présélectionné, cela ne veut pas dire que c'est un non. Le coach fait ses choix et je suis convaincu que la porte n'est pas fermée pour autant.» Pour lui, sa mise à l'écart ne mérite aucune contestation «le coach a jugé utile de me mettre à l'écart pour des raisons qui lui sont propres, c'est son droit le plus absolu, mais il n'est pas question pour moi de passer à un niveau de contestation. Je reste disponible et disposé pour l'Algérie, je vous dirai même que je suis déterminé à faire plus pour me corriger, je suis encore jeune et je peux commettre quelques erreurs mais lorsque je suis alerté, je me corrige.» Pour Riad, ce que Vahid a fait pour lui est du domaine de l'intelligence, il qualifiera cette sanction comme un conseil, un facteur relevant de l'éducation et il apprécie. «Je respecte mes coachs et c'est avec eux que j'évolue. Et si je mérite par mon travail et mon professionnalisme d'aller à la Coupe du monde, ce n'est pas pour le plaisir d'y aller mais c'est pour mettre au profit du groupe, mon expérience aussi minime soit-elle, car je suis certain que ce groupe a de la qualité et qu'il créera la grande surprise.» Et d'ajouter «depuis que Vahid est à la tête de l'équipe nationale, il a apporté sa touche technique. Aujourd'hui, notre équipe nationale s'est développée, elle exhibe un beau football. Enfin, sachez que même si je ne suis pas retenu pour la coupe du monde et en tant qu'Algérien, je dis que nous pourrons faire quelque chose de formidable. Il faut jouer pour le pays, rien que pour le pays, ne pas penser individuellement mais pour ce pays. L'Algérie mérite sa place parmi les grandes équipes, et même si je ne joue pas, je continuerai à les supporter, à leur envoyer des messages et à les soutenir. Je suis avant tout Algérien, et c'est mon équipe qui joue et je vous dis que si je ne suis pas retenu, je ne tiendrai aucune rancune contre Vahid. Il est le patron, il faut le respecter. Maintenant, si j'y vais, j'apporterai mon expérience professionnelle.» En conclusion, Riad, en toute objectivité, dira «j'ai appris de mes erreurs, mes qualités je les mettrai au profit du collectif.» Le message adressé au public étant : «J'espère que l'on se verra au Brésil et au match amical à Blida.»