Algérie

« Je ne suis ni puriste ni catholique »



« Je ne suis ni puriste ni catholique »
  Vous vous faites un peu rare ces derniers temps, y a-t-il des raisons objectives qui vous ont empêché où c'est tout juste votre façon de travailler '  D'abord, il y a ma façon à moi de travailler et, d'autre part, je dirais que la raison principale est que je ne suis pas souvent ici en Algérie. Je dirais plutôt que je suis constamment absent, ce qui m'empêche d'animer des galas ici. Et encore, je n'oublierai pas de souligner que j'ai d'autres obligations qui m'empêchent de m'investir complètement dans l'activité artistique. De là, mon absence sur le territoire national fait que je n'ai pas le choix. Je me déplace souvent et je consacre la majeure partie de mon temps pour m'acquitter de mes obligations là-bas.  En France, où vous vous êtes établi, y a-t-il une activité artistique pour vous '  Oui, bien sûr, il y a toujours de l'activité artistique et nous ne pouvons nous empêcher de travailler. L'art n'a pas de limite. Même cas d'ailleurs quand je viens ici, au bled où j'anime souvent des galas. En ce moment, j'ai déjà animé d'autres soirées artistiques. J'ai fait Tizi Ouzou, je participe à un festival à Béjaïa et Bouira où ça m'a fait énormément plaisir de voir que la situation évolue positivement, avec notamment la création de nouvelles structures de spectacle permettant de donner un nouveau souffle à l'art et aux artistes.  Présentement, y aurait-il une tournée en prévision ou quelque chose de ce genre' '  En toute sincérité, je n'ai pas encore de projet ficelé dans ce cadre-là, mais je ne vous cache pas que je l'envisage dans la mesure où les conditions le permettront. Car, dans les circonstances actuelles ' et c'est triste de le dire ' les conditions sont loin d'être engageantes. Il suffirait peut-être de voir nos salles de production, de cinéma et/ou de spectacle qui sont pour la majorité fermées, pour s'en convaincre. Ajoutez à cela les conditions ayant prévalu ces dernières années, notamment en Kabylie, où la société est tellement tétanisée que l'art a perdu du terrain. Cependant, cela ne veut pas dire qu'il faut désespérer, puisque avec la réouverture de ces espaces de spectacle et la tendance à la création de nouveaux espaces, moi-même je ne serai que content et c'est pour cela que je nourris toujours l'espoir de me reproduire encore sur scène. Sur un autre volet d'ailleurs, j'ai actuellement un nouvel album en projet. Il est en cours d'élaboration, mais pas encore achevé. Normalement, il sera achevé et diffusé au cours de l'année 2010.  Si on parlait de votre style musical' '  Moi, je ne suis ni puriste ni catholique (rires), je crois que la musique évolue toujours. C'est une sorte de révolution permanente, que ce soit du côté technique ou artistique. Pour ce qui est de mon cas, j'ai toujours évolué avec le temps et mon style avec. Je m'inscris toujours dans la perspective de l'évolution. Cela apparaît dans mon nouvel album et aussi dans les quelques albums enregistrés par le passé et que je compte remettre au goût du jour. Actuellement, il y a deux autres albums, après ceux déjà remixés, que je compte reprendre avec de nouveaux réaménagements bien sûr. Cependant, il faut noter que ça va être toujours du chaâbi, bien que nous ne perdons pas le filon de la chanson kabyle dans le chaâbi. Moi, je baigne dans le chaâbi, mais avec une certaine innovation.  Puisque vous parlez de chanson Kabyle, cette dernière a connu de grandes mutations ces dernières années'  Oui, la chanson kabyle évolue suivant le temps, mais l'on ne peut prétendre balayer d'un revers de la main tout ce qui a été fait dans le passé. Actuellement, la chanson moderne kabyle est l'expression de la nouvelle génération qui trouve toujours ses origines dans le patrimoine légué par nos aînés. C'est pour cela que moi-même je dirais que la chanson classique n'est pas quelque chose qui risque d'être mise de côté. C'est, en quelque sorte, la toile de fond. Dans ce sens, les mutations de notre chanson ne sont pas étrangères à la mutation sociologique que subit notre société. Cependant, s'il faut bien qu'il y ait une relève, je conseille à nos jeunes chanteurs de bien affiner leur travail et de donner plus d'importance au côté artistique qu'à celui commercial. Car quand on a un penchant vers le côté commercial, on néglige le côté artistique et le fait de négliger l'art porte une grave atteinte au patrimoine culturel.  Un mot pour finir' '  Je crois que pour le commun de nos concitoyens, le v'u le plus cher est de souhaiter le rétablissement de la paix dans notre cher pays, le bonheur et la prospérité à notre peuple qui a tant souffert des affres de la violence et de la misère.


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