Algérie

Je ne parle pas la langue de mon père de Leila Sebbar, (Roman) - Éditions Julliard, Paris 2003



Je ne parle pas la langue de mon père de Leila Sebbar, (Roman) - Éditions Julliard, Paris 2003
Présentation

"Je ne parle pas la langue de mon père" : ce constat qui revient régulièrement ponctuer la pensée de Leïla Sebbar (née d'un père algérien et d'une mère française) a valeur de sésame. Il est le point de départ d'une méditation sur les racines doublée d'un voyage dans le temps et l'espace qui veut faire la lumière sur un passé que le père n'a jamais voulu remuer. Reliant les souvenirs d'enfance à ce qu'elle sait aujourd'hui de l'Algérie et de ses troubles, Leïla Sebbar entreprend de compléter l'histoire d'un homme qu'elle aime et respecte. Du même auteur : Shérazade ; Lettres parisiennes : autopsie de l'exil (avec Nancy Huston).

« Je ne parle pas la langue de mon père » : cette petite phrase qui donne son titre à l’ouvrage de Leïla Sebbar fait figure de mot de passe, de clef, de sésame. De quoi lever le secret sur les années passées, l’enfance lointaine, le silence du père sur une période troublée. à cette époque, l’Algérie n’est pas encore l’Algérie, mais une colonie où la France tente de combattre les « rebelles » avides de liberté, le lieu d’incessantes batailles entre les autorités militaires de la métropole et la jeunesse d’un pays rêvant d’indépendance. L’OAS a mis le père de Leïla Sebbar sur la liste noire ; enseignant le français, l’homme fait partie d’une élite à venir qu’il faut à tout prix éliminer.

Ce fait, Leïla Sebbar ne l’a appris que bien plus tard. Éludant les questions qu’elle posait sans cesse sur le passé, l’histoire familiale, son histoire, le père n’a jamais voulu aborder les sujets qui brûlaient les lèvres de sa fille, renvoyant ces interrogations à une perte de temps. à quoi bon s’attarder sur une époque révolue ? Mais Leïla Sebbar est loin de partager ce point de vue et ressent le mutisme de son père comme un blanc, un manque qu’elle voudrait combler. Rassemblant précieusement les bribes d’information, ses souvenirs d’enfance à Hennaya, les anecdotes racontées par les uns et les autres, elle tente de reconstituer par l’écriture une mémoire fragmentée.

Des insultes lancées en arabe par les garçons du quartier de sa jeunesse à la tendresse qui les liaient elles et ses sœurs à leurs servantes Aïcha et Fatima, des militaires dont elle note la grossièreté aux visites chez des tantes si différentes de manières et de mentalité de sa mère française, Leïla Sebbar note, collecte, regroupe.

Pour compléter le puzzle, elle n’hésite pas à faire appel à la fantaisie, inventant des fils à Aïcha et Fatima, mais aussi des rencontres, des conversations, des événements qui auraient pu avoir lieu. Brodant à partir de faits authentiques, elle fait le pont entre le réel et la fiction, enracine son imaginaire dans une quête de vérité et de mémoire tout en rendant un vibrant hommage à son père. L’émotion, retenue, est d’autant plus intense, et la méditation d’autant plus profonde.


je suis impréssionnée par les écrits de Leila Sebbar comme je fais de la littérature je veux bien travailler sur son oeuvre " Je ne parle pas la langue de mon père" mais est ce que c'est un roman ? pouvez - vous me dire s'il s'agit s'un roman ou non ?
riyah lilya - étudiente en littérature - batna, Algérie

13/01/2011 - 10245

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