Algérie

«Je n'irai pas passer mes vacances en Turquie»


Ouyahia a opté pour l'exercice de style afin d'«asséner» la réponse du berger à la bergère.Ce n'est pas la première fois que le patron du RND a eu à croiser le fer avec la Turquie.
Interrogé hier, sur les précisons de l'ambassadeur de Turquie réfutant les propos d'un responsable du RND selon lesquels ce derniers accuse la Turquie de financier les partis islamistes en Algérie, Ahmed Ouyahia a eu une réponse brève: «De toutes les façons je n'ai aucune intention d'aller passer les vacances en Turquie», a-t-il déclaré en exclusivité à L'Expression.
Le 26 février dernier, l'ambassadeur de Turquie à Alger s'est dit «surpris d'apprendre que le porte-parole du PT ainsi que le responsable du RND avaient accusé les partis islamistes algériens de collecter des fonds auprès de la Turquie, du Qatar et de l'Arabie Saoudite, et cela afin de financer leur campagne électorale», récusant ainsi l'information selon laquelle son pays aide financièrement les islamistes.
Ouyahia a opté pour l'exercice de style pour «asséner» la réponse du berger à la bergère. Aussi diplomatique qu'elle puisse être interprétée, la réponse de M.Ouyahia a le mérite d'être claire au moins sur un aspect: c'est en Turquie que les islamistes préfèrent passer leur vacances.
Concernant le financement de certaines formations politiques algériennes par des parties étrangères, le patron du RND préfère se concentrer sur l'essentiel que d'aller faire du bruit ailleurs. Il n'y a qu'à revoir la liste des partis dont les dirigeants ont multiplié des déplacements à l'étranger ces derniers mois et vers quelle destination! Ce n'est pas la première fois que le patron du RND a eu à croiser le fer avec la Turquie. S'exprimant en sa qualité de Premier ministre, M.Ouyahia s'est dit, au début de janvier dernier, opposé à l'utilisation que fait la Turquie de la colonisation française en Algérie, en réaction à l'adoption par l'Assemblée nationale, en France, de la proposition de loi visant à réprimer la négation des génocides, dont le génocide arménien. «Nous disons à nos amis (turcs), nous leur demandons de cesser de faire de la colonisation de l'Algérie un fonds de commerce», a déclaré Ahmed Ouyahia au cours d'une conférence de presse, à l'issue de la réunion de conseil national de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND). «Personne n'a le droit de faire du sang des Algériens un fonds de commerce», a-t-il martelé, en réponse à une question sur les déclarations du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan au sujet des crimes commis par la France durant la colonisation de l'Algérie de 1830 à 1962. Par ailleurs, lors de la rencontre d'hier avec ses militants à Constantine, Ahmed Ouyahia a aligné un chapelet de questions sur ce qui se passe dans le Monde arabe et en Afrique du Nord. «Le monde assimile-t-il le sens de ces crises' Ces crises concentrées dans le Monde arabe sont-elles un mouvement contre l'Islam, ou contre les Arabes eux-mêmes' Sont-elles contre les principes fondamentaux du Monde arabe' Sont-elles survenues dans le but d'absorber davantage les ressources du Monde arabe'» Des questions que le numéro un du RND à formulées sous les applaudissements des militants et les sympathisants présents en force hier.
«Le contexte n'est pas encore clair», a encore ajouté M.Ouyahia. le peuple algérien ne va pas suivre un mouvement qui l'impliquerait dans la confusion car «les Algériens n'ont pas encore pansé totalement leurs blessures.» Justement, à ce propos, le responsable du RND dira aussi que les années de terrorisme reflètent «la résistance du peuple algérien», pour ainsi rompre avec les termes et concepts de décennie noire ou rouge. C'est dire que le leader du RND reste fidèle à lui-même en tant qu'homme, polémiste talentueux et grand amateur de déclarations tonitruantes, le chef du gouvernement ne possède pas moins un sens élevé de la répartie et de la riposte diplomatique, dont il usera même pour miser sur la femme à laquelle il rendra également hommage.
«Cette femme, dira t-il, qui représente plus de 50% de la population algérienne, est appelée à jouer son rôle pleinement dans la société et dans le monde politique.» Cette femme qui est pour Ahmed Ouyahia un élément clé pour le développement, et dont durant les années 90 certains ont voulu faire l'élément et le décor d'une cuisine. Il faisant allusion aux islamistes qui finissent toujours par écarter la femme de toutes les activités civiles et politiques. En insistant sur les élections du 10 mai, le leader du RND lance un clin d'oeil au FFS, pour sa participation, et condamne, à ce même titre, en faisant allusion à Sid Ahmed Ghozali, ex-Premier ministre qui appelle au boycott.
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