Le professeur Rachid Hanifi, médecin de la sélection algérienne de football des années 1980 a bien voulu nous confier sa version des faits à notre à notre journal, lisez...La Nouvelle République : Jeune Afrique écrivait récemment que «Tourdiev met à l'écart Rachid Hanifi, médecin de l'équipe nationale algérienne entre 1979 et 1981 en lui dissimulant les dossiers médicaux des joueurs. Confirmez-vous cette information ' Rachid Hanifi : Après la démission de l'entraîneur yougoslave Rajkov avec qui j'avais exercé en toute confiance, le soviétique Rogov a pris l'équipe nationale avec la collaboration de Mohamed Maouche et Rabah Saâdane. Il a tenu à se faire assister par un médecin compatriote, le Dr Sacha Tourdiev, m'isolant progressivement, au point de ne plus avoir accès aux dossiers médicaux des joueurs. Après une demande d'explication assez tendue avec Rogov, j'avais informé mes responsables au MJS et CNMS de cette situation anormale de fonctionnement du staff médical. Ces derniers pensant en toute bonne foi, que l'entraîneur russe avait l'habitude de travailler avec son médecin, m'avaient demandé de leur faciliter la tâche en m'occupant d'un volet de la couverture médicale de l'équipe. N'ayant pas accepté d'assumer la responsabilité d'une activité que je ne pouvais pas contrôler dans son ensemble, j'avais préféré remettre ma démission. Je n'avais cependant aucun soupçon de dopage, car ce fléau n'était pas connu à notre niveau et je pense sincèrement qu'il n'y avait pas de prescription de produits dopants aux joueurs à ce moment là, car ce staff n'était resté avec l'équipe nationale que 3 ou 4 mois, avant d'être remplacé pour le mondial d'Espagne. Si soupçon de dopage il pourrait y avoir, ce serait plutôt après le retour de Rogov en 1986, avec un autre médecin du nom de Sacha Tabartchouk que je n'ai pas connu. Le même journal a repris une de vos déclarations, en l'occurrence : «Je soupçonnais des techniques d'évaluation douteuses, mais je ne pouvais rien faire dès lors que je n'avais plus accès aux dossiers. Lorsque j'ai signalé ces anomalies à la hiérarchie et au ministère de la Jeunesse et des Sports, on m'a demandé de tolérer cette façon de faire. Ne pouvant l'accepter, j'ai démissionné». Qu'en est-il exactement ' La demande des responsables du MJS et CNMS de ne pas gêner le travail du couple Rogov-Tourdiev, faite de bonne foi, faut-il le rappeler, était justifiée par l'idée probable de tests d'évaluation physiologique, dont les auteurs voulaient garder le secret. A aucun moment, ces responsables ou moi-même n'avions douté d'une possibilité d'administration de produits illicites, d'autant plus que cette pratique n'était pas connue chez nous, à cette époque. quelle analyse faites-vous de ce dossier bien «armé» d'interrogations sachant que Mohammed Chaib vient de perdre tout récemment sa seconde fille ' L'analyse du cas des handicaps soulevé a été faite de ma part, en qualité de spécialiste en médecine du sport, sur la base des déclarations du Dr Tabartchouk sur une des chaînes de télévision française. Le médecin russe s'est présenté comme spécialiste en biochimie, ce qui m'a amené à me demander ce que pouvait faire un biochimiste en équipe nationale de football, d'autant plus qu'il n'exerçait pas au sein d'un staff médical, mais seul. Le Dr Tabartchouk a déclaré avoir donné aux joueurs des «vitamines» importées de l'étranger et qu'il avait l'habitude de les prescrire aux enfants pour les aider dans leur croissance ('''). Par quel canal habilité, ces médicaments avaient-ils été importés ' Avaient-ils été soumis à un contrôle préalable ' L'absence de réponses à ces questions, le profil de spécialité du médecin russe, l'existence de cas similaires relevés au niveau des ex-pays de l'Europe de l'Est rendent légitime le doute de dopage, même si aujourd'hui, il devient quasi impossible d'en établir un lien prouvé scientifiquement. En outre, statistiquement, lorsque 7 joueurs ayant évolué à la même époque, avec le même staff, manifestent des handicaps chez leurs progénitures, fussent-ils de nature différente, il est difficile de ne pas penser à un éventuel lien avec l'absorption de produits pharmaceutiques. Au stade actuel de nos connaissances, personne ne peut prétendre maîtriser l'ensemble des effets à long terme des substances dopantes. C'est la raison pour laquelle, je pense que le doute devrait profiter aux victimes et que ces parents qui souffrent du lourd handicap de leurs enfants, méritent d'être aidés au plan social. L'ancien international Mohamed Chaib vient de perdre sa seconde fille handicapée, il n'a pas pu poursuivre une carrière professionnelle normalement, malgré ses capacités et les sollicitations, étant totalement mobilisé par la prise en charge de ces malades. Je lui renouvelle mes sincères condoléances et l'assure de ma profonde compassion, et en appelle aux autorités publiques pour aider les parents en difficulté à surmonter leur situation dramatique Autre question professeur, vous dites que «le médecin russe s'est présenté comme spécialiste en biochimie, ce qui m'a amené à me demander ce que pouvait faire un biochimiste en équipe nationale de football, d'autant plus qu'il n'exerçait pas au sein d'un staff médical, mais seul», dites-nous, par quel miracle ou plutôt par quelle bénédiction ce biochimiste est-il arrivé au c'ur de l'EN ' Le Dr Tabartchouk exerçait en qualité d'enseignant au niveau de l'ISTS, au même titre que Rogov, son compatriote. Ainsi, lorsque ce dernier a été rappelé comme entraîneur de l'équipe algérienne de football, il a demandé tout naturellement à son collègue d'institut et russe comme lui, de le rejoindre en EN, Rogov n'accordant pas sa confiance au médecin algérien.
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Posté Le : 27/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H H
Source : www.lnr-dz.com