Algérie

"Je n'ai servi ni Bouteflika ni le système"



J'étais au service de l'ANP
«S'il faut sacrifier une centaine de personnes, on les sacrifiera, même si cela pose problème sur le plan constitutionnel.»
«Je n'ai pas été invité à cette conférence, et je remercie le système pour cela,car de toute façon j'aurais refusé de participer. Et cela prouve que je ne suis pas du système, car je n'ai servi ni Bouteflika ni le système, j'étais au service de l'ANP, qui n'est pas une milice au service de l'Etat», c'est ce qu'a affirmé Ali Ghediri, lors de son intervention comme invité, hier lundi, au forum d'El Moudhajhid.
Interrogé sur les éventuelles solutions pour une sortie de crise, et sur la résistance du gouvernement Bensalah, Ali Ghediri estime que «le système a commencé à montrer des signes de vieillissement et il n'a pas pensé à préparer une relève de la classe politique, il est de ce fait arrivé à l'enfermement. En plus, trois personnes ne font pas le système, je le compare à une bête égorgée qui se débat, et j'aurais un malin plaisir à aider pour le coup de grâce».
A ce sujet, Ali Ghediri est longuement revenu sur l'importance de l'organisation de l'élection dont le seul garant serait le peuple, «l'élection est un moyen pour écourter la période de transition, durant laquelle notre pays serait exposé à de multiples dangers intérieurs et extérieurs». Pour y arriver Ghediri reste convaincu que des correctifs sont à apporter au processus, «d'un côté il y l'aspect constitutionnel et de l'autre, il y a les revendications du peuple, il faut un mix entre le constitutionnel et le politique. J'ai tendance à transcender les escarmouches, les petites exigences et les petites personnes du moment. S'il faut sacrifier une centaine de personnes, on les sacrifiera, même si cela pose problème sur le plan constitutionnel. Il faut trancher, car la situation politico-économique et sécuritaire du pays ne permet plus qu'on s'attarde, il faut aller au plus vite vers la consolidation de l'Etat algérien et ensuite s'engager dans le grand chantier qui attend le pays, celui de l'édification de la IIe République. Dans ce sens, le premier qui doit se sacrifier c'est l'Etat».
Réagissant à propos de l'arrestation de deux généraux, l'invité du forum, a été on ne peut plus clair «en tant que citoyen, je considère qu'il fallait commencer par la tête de cette mafia. Je ne dis pas qu'il ne fallait pas procéder aux arrestations, mais le vrai danger, ce sont ceux qui ont accaparé le pouvoir à l'insu du président, au nom de lien de parenté, et ont ouvert les portes à cette bande de mafieux, s'il faut demander des comptes, il faut commencer par ceux-là. Ce nom est connu, il a fait longtemps peur à tout le monde».
S'agissant de sa candidature à l'élection, Ali Ghediri réitère sa position, «j'ai été candidat depuis janvier passé, si les gens qui gouvernent aujourd'hui, préservent la continuité de l'Etat, je resterai candidat. Car j'ai obéi a toutes les règles du Code électoral, et j'attendais comme tous les candidats, la réponse du Conseil constitutionnel. Malheureusement, la réponse a été l'annulation de l'élection, de façon illégale. J'ai foi dans la justice algérienne, et je dis que je suis toujours candidat dans le cadre de la première convocation du corps électoral, sinon dans la nouvelle disposition, je n'ai pas déposé de dossier de candidature. si ces dirigeants avalisent l'arrêt du processus électoral par l'ex-président, c'est à eux de prendre cette responsabilité devant l'Histoire».
En somme, pour le général à la retraite et ex-candidat à la présidence, le maître-mot de cette conférence, a été sans conteste, l'organisation de l'élection présidentielle en urgence, afin d'éviter des dérapages dangereux, et éviter d'exposer le pays plus aux appétits des parties obscures et malveillantes.
D'autant plus, que la situation économique du pays est «catastrophique, les caisses de l'Etat sont vides, et en termes de production nous enregistrons une chute de 50%, et ce en plus de l'instabilité polico-sociale, qui ne favorise pas les investissements, locaux et étrangers». Pour conclure, Ghediri a tenu à attirer l'attention, sur l'opportunité qui s'offre à l'Algérie «le peuple est en train d'écrire une longue page de l'histoire, c'est une occasion en or, qu'il ne faut pas laisser passer. Car si on réussit ce virage déterminant, nous réaliserons un miracle, comparable à la révolution de Novembre».


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