L'ancien ministre du Travail, Aboudjerra Soltani, qui a été entendu hier par le tribunal criminel de Blida en tant que témoin dans l'affaire Khalifa, a affirmé qu'il «n'avait pas été informé» pour le dépôt de 1 000 milliards de centimes en 2001, des fonds de la Caisse nationale de la sécurité sociale (Cnas) auprès de la défunte Khalifa Bank.«J'ai été informé de tout, sauf de la décision de dépôt d'argent chez Khalifa Bank», a répondu l'ancien ministre, qui «infirme la tenue du conseil d'administration, l'instance habilitée à prendre une telle décision». «Je n'ai jamais été avisé de la tenue d'un conseil d'administration de la Cnas», a-t-il indiqué, ajoutant «n'avoir reçu aucune information à ce sujet de la part de Abdelmadjid Sidi-Saïd, ni par écrit, ni verbalement». Il a ajouté n'avoir reçu «aucune information de dépôt d'argent de la part du président de la Caisse, qui était Abdelmadjid Sidi-Saïd, comme l'exigeait l'article 30 du décret exécutif 07/92». S'agissant de la démarche à travers laquelle le ministre devait être informé, le témoin a expliqué que cela «passait par le secrétaire général ou par le cabinet du ministère». Aboudjerra Soltani a soutenu, devant le juge, qu'il «allait s'opposer au placement de l'argent s'il avait été mis au courant». Il a évoqué, à ce sujet, «le caractère social» de la caisse, soulignant que «la loi interdit le mouvement» de cet argent. Interrogé s'il connaissait Abdelmoumene Rafik Khelifa, l'ancien ministre a répondu qu'il l'avait rencontré lors de cérémonie organisée par le groupe à l'hôtel Hilton qui fêtait à cette occasion l'octroi de l'agrément pour la compagnie aérienne Khalifa Airways. Le témoin a estimé, à ce propos, que «l'avènement de la compagnie Khalifa Airways avait permis à résoudre le problème du transport aérien». Demandant, avec insistance à ce que la date de sa présence en tant que ministre soit corrigée (il a quitté le ministère en mai 2001 et pas en 2002), le témoin a indiqué que les directeurs des caisses avaient décidé de placer plus de 2 300 milliards de centimes chez Khalifa Bank vu les taux d'intérêts très importants que la banque offrait à ses dépositaires. «18% d'intérêts, c'était irrésistible», a insisté l'ex-chef du MSP, qui n'a pas hésité à qualifié l'offre de «hameçon». Avant le passage d'Aboudjerra Soltani, l'ancienne directrice générale des caisses d'assurance sociale auprès du ministère a déclaré que l'argent de la Cnas avait été déposé sans que la tutelle ne soit avisée. «L'argent de la Cnas avait été déposé sans que la tutelle soit avisée», a-t-elle déclaré, relevant qu'«aucune réunion de conseil d'administration n'a été tenue car le mandat de ce conseil n'avait pas été renouvelé». La somme déposée a été estimée, par Mme Chentouf, à 1 000 milliards de centimes. Pour sa part, Benaouda Mohamed, qui était membre du conseil d'administration représentant l'UGTA (Aïn Témouchent) a infirmé, lui aussi, la tenue d'un conseil d'administration de la Cnas. «Aucun conseil d'administration n'avait été convoqué en 2001». Elachi Tayeb, membre du conseil d'administration de la Caisse nationale d'assurance des salariés, a témoigné n'avoir jamais assisté à une réunion du conseil d'administration en relation avec la décision de dépôt d'argent. «Je n'ai jamais assisté à une réunion du conseil d'administration pour traiter la question du dépôt de l'argent chez Khalifa Bank», a-t-il témoigné. La succession de témoignages attestant la non-tenue du conseil d'administration a fait dire au procureur général, Mohamed Zerg Erras, que la décision de dépôt «était illégale, car faite sans l'avis du conseil d'administration».
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Posté Le : 01/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A H
Source : www.lnr-dz.com