Algérie

«Je me suis senti chez moi...» ERIK TRUFFAZ ET MOUNIR TROUDI À L'EXPRESSION



«Je me suis senti chez moi...»                                    ERIK TRUFFAZ ET MOUNIR TROUDI À L'EXPRESSION
Jazz et volupté
Le Centre culturel français vient une fois encore de présenter un plateau artistique et non des moindres puisqu'il s'agit d'un trio au parcours élogieux qu'il n'est pas permis d'en douter, vu sa notoriété. En effet, ce fameux trio composé d'Erik Truffaz, Philippe Garcia et Mounir Troudi, est là pour nous faire découvrir une des multiples facettes d'un jazz qui n'arrête pas d'évoluer au gré des inspirations.
Erik Truffaz est un trompettiste plus enclin à produire un jazz métissé, orienté vers une rythmique drum'n bass soutenue et parfois franchement rock. Ce pape de l'électro-jazz évoquant le style de Miles Davis, parfois qualifié d'Epigone (dans la mythologie grecque, ce sont les fils des héros) possède cette faculté de concilier un certain nombre de genres, pour y composer des musiques éclectiques d'un jazz libéré de sa dimension primitive.
Exalté par l'ivresse de ses succès, il enchaîne ses principaux albums poussé par le drummer Philippe Garcia dit «Pipon» ou «Kpt Planet» fondateur de Cosmik Connection, dont le style des mouvements et la finesse rappellent étrangement le célèbre Daniel Humair. Notons que ce batteur a enseigné pendant près de 6 ans les rudiments de la percussion au conservatoire d'Ankara en Turquie. En parfaite symbiose, les notes s'égrenaient au gré des mélodies, parfois endiablées, ne laissant rien au hasard ni même une improvisation sans y être préparé.
Mâtant les harmoniques, le son gras de la grosse caisse avec basse intégrée, faisaient vibrer la scène, ponctuée par le son délicieux de la trompette avec la voix chaude et engagée de Mounir Troudi, une véritable révélation, entonnant des chants imprégnés de soufisme s'imposant comme une option à ce cocktail de rythmes occidento-orientaux, le tout en parfaite synchronisation. Ses connaissances en musicologie sont d'un apport ô combien important.
L'Expression: Comment s'est constitué votre trio'
Erik Truffaz: J'avais rencontré Mounir Troudi à Tabarka en Tunisie et nous avions produit ensemble un premier disque en 2001. Quant à Philippe Garcia, j'ai fait un autre groupe avec lui. Et depuis, on joue ensemble que ce soit en Europe ou ailleurs.
Est-ce que vous vous considérez comme un artiste engagé'
Oui je l'affirme. Car je me sens malheureux de voir que des gens sont soumis à une certaine forme de vie et à un certain régime. Je ne fais pas de la musique avec des paroles, mais quand je joue avec des chanteurs j'aimerais bien qu'ils disent des choses qui soient proches de mes pensées.
Les gens invoquent souvent Mile Davis quand ils parlent de vous...
En fait, cette évocation est à mon sens exhaustive, je ne suis pas le meilleur car j'ai basé mon parcours plutôt sur les idées que sur la virtuosité.
D'après les rythmes de vos musiques, on sent tout de suite que vous avez été influencé par la musique orientale!
Absolument! J'étais très influencé par les musiques d'Orient, d'ailleurs j'adore écouter les muezzins, celui de la mosquée Bleue d'Istanbul m'avait tellement et littéralement séduit par son souffle, que j'ai voulu reprendre cet aspect de mélodie avec la trompette. C'est avec ces mélodies fortes et agréables que j'ai enrichi mon répertoire éclectique.
Pour votre première représentation en Algérie, quel est le message que vous avez voulu véhiculer à travers vos musiques.
J'essaye de véhiculer un moment de rêve et un message de paix.
Y a-t-il un projet d'un nouvel album'
Oui, effectivement! Mon nouvel album sortira en principe en septembre 2012, pour le titre je n'en dirai pas plus (rire).
Et vous, Mounir, où aviez-vous trouvé toute cette énergie qui a fait de vous en cette soirée, une véritable bête de scène!
Mounir Troudi: Je me suis senti chez moi, sachant que mes paroles seront comprises je n'ai pas hésité à les véhiculer avec la manière qui sied à ces circonstances. Cela ne veut pas dire que dans d'autres concerts je ne me donne pas à fond!
Votre poésie sur ce qui s'est passé en Tunisie est très poignante, mais il me semble que vous n'appréciez pas trop certaines formes de révolution...
Je n'aime pas les révolutionnaires de façade, qui se cachent derrière les sites Internet, et encore moins les partis politiques. Mes paroles se voudraient être un hymne à cette jeunesse avide de liberté.


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