Je marcherai le 12 en mémoire de mes aïeux qui ne savaient pas marcher, mais qui se battaient, aux martyrs algériens de toutes les guerres, en mémoire à ceux qu’on a fait disparaître et à ceux qui ont disparu. Je marcherai pour ces jeunes qui n’ont d’autre salut que l’eau (de mer) ou le feu. Je marcherai en mémoire aux suicidés (indirectement mais véritablement exécutés par le système avec notre silence complice). Je marcherai pour ces millions de jeunes faisant la queue de l’aurore au crépuscule devant les bureaux de l’Anem. Je marcherai pour ces jeunes émeutiers, contre la hogra de tous les jours, qui encagés n’ont de rêve que de répudier ce pays.
Je marcherai pour ces millions d’expatriés devenus apatrides qui de l’Australie au Canada font souvent notre fierté. Je marcherai pour ces mères, pères, sœurs et frères de disparus qui n’ont pu faire leur deuil. Je marcherai pour que nous puissions tous marcher librement un jour. Je marcherai pour que les libertés de pensée, d’expression, d’organisation et d’action soient instituées. Je marcherai pour que les initiatives créatrices de miracles soient libérées. Je marcherai pour que l’Algérie nous soit rendue. Je ne marcherai pour aucun parti. Je marcherai pour mon peuple qu’on veut réduire à l’état végétatif (assimilé à un gros intestin). Je marcherai parce qu’il est temps de marcher. Je marcherai s’il le faut tout seul… mais je marcherai pour exorciser les démons qui occupent mon pays. Je marcherai le 12 contre le mal qui ronge mon pays, une gérontocratie installée pour et par la rente.
Je marcherai contre les spoliateurs des combats de mes aïeux, contre les falsificateurs de l’histoire. Je marcherai contre les injustices commises contre mon peuple. Je marcherai contre les liberticides. Je marcherai contre les criminels jamais inquiétés. Je marcherai contre les repus et les avides de la rente. Je marcherai contre les prédateurs des richesses de mon pays. Je marcherai contre la bêtise institutionnalisée et l’intelligence marginalisée et martyrisée. Je marcherai contre l’état d’urgence non décrété, qui existe depuis l’indépendance. Je marcherai contre le système, monstrueux, véritable mutant despotique, corrompu et corrupteur. Je marcherai contre ses instruments et ses serviteurs. Je marcherai contre les entremetteurs et les courtiers de ce pouvoir.
Je marcherai contre la bêtise décrétée qui distribue les subsides académiques, matériels et financiers à des incompétents séniles. Je marcherai contre l’injustice décrétée loi qui distribue sans pudeur, comme une femme de joie ses charmes, à une clientèle servile. Je marcherai contre des partis (éprouvettes) recruteurs de serviteurs et corrupteurs d’âmes. Je marcherai contre les voleurs et les détourneurs de l’histoire et des patrimoines de mon peuple. Je marcherai contre les injustices et les inégalités régionales voulues et entretenues.
Je marcherai contre la répression. Je marcherai contre les interdits. Je marcherai… parce que, paraît-il, la marche est bonne pour la santé. Je ne vais pas courir, je vais marcher … Le 12, le 13, le 14 et tous les autres jours jusqu’à ce que ce système tombe et avec lui tous les despotes séniles et leur progéniture vile. Je marcherai et je crierai
«Système dégage»…
* Dr Chabane Ghaouti
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Posté Le : 09/02/2011
Posté par : sofiane
Source : www.elwatan.com