«Je m'inquiète du silence des autorités»

Sur le plan juridique, c'est maître Mourad Boutadjine qui gère le dossier des ex-mondialistes. Il s'inquiète du silence des autorités sur cette regrettable affaire qui traîne. Aujourd'hui, il menace de porter l'affaire en justice dans le cas où les parents des enfants le lui demanderaient. Dans une discussion à bâton rompu, l'avocat parle de ces sept dossiers «pour la bonne forme, dira-t-il, j'ai remis des dossiers aux ministres de la Jeunesse et des Sports, à M. Djiar, ministre sortant et à l'actuel à savoir, M. Tahmi.Un autre dossier a été remis au ministre de la Santé, au président de la Fédération algérienne de football et au Comité olympique algérien...» Alors quelles étaient les résultats obtenus depuis ces trente dernières années ' «d'abord nous confiera-t-il, il y a cette attitude incompréhensible que je qualifierai tout simplement de fuite en avant de l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports en l'occurrence, M. Djiar qui a préféré taire le dossier et le laisser pourrir pour des raisons que nous ignorons... Il n'était pas du tout favorable à toute recherche de solutions». Pourquoi ' «La question est posée et elle lui sera très certainement posée un jour». Et l'actuel ' «Il m'a reçu en ma qualité d'avocat, nous avons longuement discuté de ce qui fâche dans cette situation et en conclusion, il m'a promis de se pencher sur ce dossier et trouver une solution... Ensuite ce fut au tour des pères de familles d'être reçus... Il leur a affiché une disponibilité pour engager une action à caractère social au profit des enfants touchés. Mais voilà que le temps passe, aucune action n'est venue confirmer ses engagements. Le ministre de la Santé a, quant à lui, intervenu pour que des analyses approfondies soient faites, mais avec les 30 années qui pèsent sur ces volumineux dossiers, vous imaginez qu'il n'est pas facile d'obtenir des résultats qui détermineraient les causes de ce mal... Il faut savoir que ce ministère avait procédé aux premières analyses et obtenu les résultats qu'il refuse de nous communiquer, préférant les confier directement au ministère de la Jeunesse et des Sports. Notre réaction a été rapide. J'ai adressé deux correspondances officielles, en ma qualité d'avocat, au ministre de la santé lui demandant de nous transmettre une copie des résultats, mais à ce jour, il n'y a aucune suite, c'est le silence... Il y a donc de quoi s'interroger ' Devant un tel blocage, c'est le doute qui s'impose et lorsque le doute persiste, il est au plan juridique en faveur des concernés.» Dans la discussion maître Boutadjine se dit déterminé à rappeler et taper fort sur la table pour dire que la solution est en Algérie et pas ailleurs. «Nous avons appris que deux associations étrangères voulaient se mêler de cette affaire afin de situer les responsabilités, mais je dis que nous n'avons pas besoin d'experts étrangers pour régler cette situation, l'Algérie a les moyens et nous faisons confiance à nos experts du monde de la santé. Ces deux associations étrangères doivent tout simplement retourner chez elle...»