Algérie

«Je m'engage à interdire l'importation'»



Saidal cible d'une campagne de déstabilisation savamment orchestrée par des «groupes d'intérêt»Â concurrents '  C'est tout du moins l'explication apportée, hier, par Boumediene Derkaoui, PDG du groupe pharmaceutique public, lors d'une conférence de presse. Et il aura fallu attendre que la rumeur enfle, devenant paranoïa populaire, pour que Saidal et le ministère de la Santé s'expriment publiquement quant à  ce qui a pris des allures de «scandale Rhumafed». «Il y a effectivement eu une erreur d'étiquetage, pas un défaut de fabrication ou autre, présentant un quelconque danger sanitaire», rassure Sonia Aït Ouakli, directrice de l'unité Saidal de Dar El Beïda, où est produit le médicament en question. «L'anomalie s'est produite lors de l'emballage. Les blisters Rhumafed ont été recouverts d'une feuille d'aluminium, où il est inscrit «Cardital». Sur un lot de 10 000 boîtes, seules 500 d'entre elles sont concernées», a expliqué la directrice.
Le lot incriminé rappelé
L'anomalie, détectée le 17 janvier dernier, a été signalée aux autorités compétentes, en date du 20 janvier. «Entre-temps, le lot incriminé, qui a été envoyé à  Batna, a été rappelé», insiste le PDG du laboratoire. «Le retour a été effectué immédiatement, sans qu'aucune boîte ne sorte de chez les grossistes et se retrouve en officine ou chez des consommateurs», ajoute-t-il. Pourquoi ne pas avoir précédé cette «cabale» et avoir informé le grand public de cette «anomalie», avant cet emballement médiatique et citoyen ' «Nous ne sommes pas des champions de la communication», reconnaît, hésitant, M. Derkaoui. «Nous avons sous-estimé les effets que cela pourrait avoir. Mais nous ne pensions assurément pas àªtre l'objet de ces agressions», se défend-il.
Et ces «concurrents déloyaux» ont pris pour cible le produit phare du groupe Saidal, quelque temps avant l'actualisation de la liste des produits interdits à  l'importation. Il est vendu, en moyenne, environ 2,5 millions de boîtes de Rhumafed annuellement. Ce qui équivaut à  près de 250 millions de dinars de chiffre d'affaires. «L'objectif pour cette année 2011 est d'atteindre les 3 millions», affirme M. Derkaoui.
Ces prévisions ne sont-elles pas quelque peu contrariées par cette «affaire»Â ' «Dans l'immédiat, nous n'avons pas encore senti d'impact, en termes de ventes», assure Yahia Naïli, directeur du marketing. Toutefois, il est reconnu que l'image de marque de Saidal s'en retrouve quelque peu écornée. «Nous escomptons engager une procédure judiciaire à  l'encontre des instigateurs de cette opération», explique le PDG. «D'ailleurs, nous avons des pistes, les noms des émetteurs de mails et de SMS», ajoute-t-il.
Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, abonde d'ailleurs dans le même sens, estimant que ces actes sont autant d'«atteintes à  l'ordre public et à  la sûreté nationale». «Je m'engage à  interdire l'importation de tous les produits qui équivalent le Rhumafed, et ce, quand Saidal pourra couvrir tous les besoins nationaux», menace-t-il. Ce qui n'est pas demain la veille, puisque, pour l'heure, le laboratoire ne détient que 7% de parts de marché algérien. «L'objectif est d'atteindre, en 2014, les 35%», projette M. Derkaoui.
 


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