Votre entrée sur la scène littéraire est tout simplement époustouflante, avec, à la clé, un roman et un recueil de poésie. Hasard du ciel ou plutôt une annonce que tu voulais tonitruante 'C'est le résultat de tentatives que je faisais avant, sans vraiment avoir une volonté me permettant de persister à présenter mes manuscrits que ce soit ici en Algérie ou ailleurs. Je dirais que ma déception de ne pas avoir eu des encouragements et de la reconnaissance m'a freiné dans le sens où je ne consacrais pas assez de temps pour revoir mes textes, et de les mettre en avant pour d'éventuelles publications. Mais avec le temps, j'ai pris du recul. Je me suis dit que je devrais tout de même achever ce que j'avais commencer, en particulier mon roman qui m'a pris énormément de temps, tout simplement parce que je ne m'engageais pas vraiment, au moment où mes brouillons étaient éparpillés dans mes placards. Il y avait un déclic qui m'a guidé vers l'issue de ce long et sombre tunnel.Avant d'aborder vos ?uvres, parlez-nous un peu de votre carrière sachant que vous êtes avocat de profession qui se voit propulsé dans le vaste monde des lettres...C'est une expérience que je ne regrette pas. J'étais inscrit au barreau de Boumerdès pendant quelques années. Disons que c'est le métier qui ma choisi. Ma vraie vocation, ce sont les lettres, je suis actuellement dans les ressources humaines. Le métier d'avocat est un long parcours, des sacrifies et un certain renfermement avec des affaires à vous faire oublier la magie de la plume. J'ai choisi de me tourner vers autre chose, d'être un fonctionnaire tout en préservant mon mode de vie d'auteur même si le temps est parfois restreint. Mais je me rattrape actuellement petit à petit, mon passé est un chapitre que je ne pourrais jamais fermer. La déception peut parfois tourner vers l'espoir si on croit en soi-même .Dans votre premier roman aux relents autobiographiques, « Le poète et les corbeaux mécaniques », vous mettez en scène un avocat d'autant plus féru de poésie qu'il finit un jour par rendre le tablier et la robe noire pour se consacrer totalement à la prose. Parlez-nous-en...C'est une partie de ma vie qui se traduit à travers les événements de ce roman, même si la fiction prend le relais parfois, pour pousser le lecteur encore plus loin dans le monde fantastique, triste parfois, plein de révoltes et de rage par moments. Un engagement qui s'est nourri de mes études de droit. Mon talent s'est forgé avec les dogmes et les articles, mais mes convictions ajoutées à mon esprit anarchique m'ont inspiré pour narrer certaines de mes expériences quand je portais cette fameuse robe noir.Autant que votre personnage, vous avez fini par publier vos propres poèmes...Le personnage principal de mon roman est un poète opprimé par les déceptions. Il laisse sa robe d'avocat de côté pour exhiber son manuscrit de poésie, tout en déambulant pieds nus à travers les rues d'Alger, ou à l'étranger, précisément au Royaume Uni, pour une traversée à la recherche de soi-même, en vue de faire connaître ses poèmes à l'autre, même s'il ne parvient pas à publier son manuscrit. L'amertume de rester dans l'ombre le rend plus fort, plus sage dans ses pensées révolutionnaires. Dans la deuxième partie, le poète est représenté par un narrateur qui le voit de près et essaye de nous rapporter ce qu'il ressent dans ses moments de transe. Il a pris le relais pour le voir d'un angle différent, avec les yeux d'un sympathisant.Dans quel registre vous sentez-vous le plus créatif 'J'essaye d'être en dehors des moules prêts à l'usage, je laisse ma plume vagabonder. D'ailleurs, mon roman est loin d'être classique dans sa forme et son style. Ma poésie est un mélange de prose et de délire, des revendications à travers des lignes sauvages parfois, douces quand il le faut.Maniant trois langues (arabe, français et anglais), allez-vous un jour pondre une ?uvre dans la langue d'El Moutanabi ou celle de Shakespeare 'Franchement, j'ai perdu tout espoir de réécrire en arabe. Malheureusement, j'avais l'impression d'écrire sur l'eau. Certes, j'ai publié des articles et des poèmes en arabe dans certains quotidiens ou hebdomadaires, mais aucun de mes manuscrits n'a été pris en considération, contrairement à ceux écrits en français. La preuve, j'ai à mon actif un roman et deux recueils de poésie aux Editions Edilivre (France).Quels sont vos projets 'Un deuxième roman. Je suis en train de me documenter sur le sujet que je compte présenter. Cela va certainement me prendre du temps mais cela vaut la peine. Chaque bonne chose nécessite une recherche de la perfection. Même si celle-ci est difficile à atteindre, on essaye de s'en rapprocher.
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Posté Le : 08/01/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A G
Source : www.horizons-dz.com