Algérie

"Je ferai tout pour aider le président Tebboune"



C'est un soutien politique de poids que vient d'apporter le président français, Emmanuel Macron, à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, qu'il qualifie de président "courage".Dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique dans sa dernière livraison, le chef d'Etat français décrit, en effet, le locataire d'El-Mouradia comme étant un président "courageux", et l'assure de son appui "en cette période de transition". "Je vous le dis franchement : je ferai tout ce qui est en mon possible pour aider le président Tebboune dans cette période de transition.
Il est courageux", a-t-il soutenu, tout en se voulant conscient du fait qu'"on ne change pas un pays, des institutions et des structures de pouvoir en quelques mois".
Le Président français estime qu'il "faut tout faire pour que cette transition réussisse", même s'"il y a un facteur temps important" auquel il fait référence pour la réussite de cette entreprise.
Cet appui fort et franc qu'apporte Emannuel Macron à son ami Abdelmadjid Tebboune intervient dans un contexte politique algérien bien particulier. Il intervient au moment où le président Tebboune est hospitalisé en Allemagne depuis le 28 octobre et surtout après la "déroute" du référendum du 1er novembre sur la révision de la Constitution qui a connu une abstention record. Où seulement 23% des Algériens se sont rendus aux urnes.
Mais pour nuancer son propos et éviter un alignement total avec la démarche présidentielle, le chef d'Etat français évoque le mouvement populaire né de la révolution du 22 Février 2019.
Certes, "il y a eu un mouvement révolutionnaire, qui est toujours là, sous une forme différente", mais "il y a aussi une volonté de stabilité, en particulier dans la partie la plus rurale de l'Algérie", analyse Emannuel Macron.
Une façon, on ne peut plus claire, de signifier que la contestation populaire existe surtout dans les grandes villes et que l'Algérie profonde ne partage pas forcément les mêmes revendications.
Cela même s'il ne semble pas partager certains dépassements, dans le chapitre des droits de l'homme et de la liberté d'expression, qu'il se garde d'ailleurs d'évoquer, en abordant la question du mouvement populaire.
Il se contente ainsi d'en faire allusion sans plus détailler : "Il y a aussi des choses qui ne sont pas dans nos standards et que nous aimerions voir évoluer."
Cependant, Emmanuel Macron, qui assure qu'il n'est "jamais dans l'invective ni dans la posture du donneur de leçon", affirme avoir "à chaque fois un dialogue de vérité avec le Président", que "l'Algérie est un grand pays" et que "l'Afrique ne peut pas réussir sans que l'Algérie réussisse".
Par ailleurs, et en abordant la question mémorielle, Emmanuel Macron a considéré que "la France a fait énormément de gestes" et qu'il est plus favorable à l'idée de "mener un travail historique et réconcilier les mémoires" plutôt que de "s'excuser".
"Au fond, nous nous sommes enfermés dans une espèce de balancier entre deux postures : l'excuse et la repentance, d'une part, le déni et la fierté, de l'autre. Moi, j'ai envie d'être dans la vérité et la réconciliation, et le président Tebboune a exprimé sa volonté de faire de même", a-t-il conclu.
Il faut rappeler qu'entre Tebboune et Macron, le courant passe plutôt bien. Depuis son accession à la magistrature suprême, le Président algérien ne manque aucune occasion pour louer "la sincérité et l'honnêteté" de son homologue français, pour hisser les relations entre Alger et Paris à un niveau supérieur.

Mehdi M.


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