Algérie

«Je décrypte à travers la femme, la société algérienne»



Née à El Biar, Meriem Guemache a suivi des études de l ettres anglaises à l'université d'Alger. En 1989, elle intègre la chaîne 3 de la Radio algérienne où elle produit et anime des émissions culturelles et de divertissement. En parallèle, elle collabore en tant que journaliste dans plusieurs titres de la presse écrite et de nombreux magazines. En 2017, elle publie son premier livre destiné aux enfants: «Lotfi à la casbah d'Alger» suivi en 2018 de «Lotfi au palais de Khdaoudj El Amia» (Casbah-Editions). «La demoiselle du métro» est son premier recueil de nouvelles. Alors que l'Algérie vit son premier confinement, Meriem Guemache écrit son premier roman qui fera, à coup sûr, voyager. Il s'appellera «Zelda». Un livre sorti en 2021, qui porte le nom d'un personnage féminin attachant...Meriem Guemache, nous explique, ici, comment est -elle venue à l'écriture et partant, comment est née son roman qui invoque l'esprit d'aventure, l'amour sans s'éloigner de la réalité algérienne et des tabous qui continuent à peser sur la femme algérienne...L'Expression: Vous êtes journaliste à la radio Alger chaîne 3, mais êtes venue tardivement à l'écriture. À quel moment avez-vous eu le déclic'
Meriem Guemache: Je travaille à la radio depuis 1989. Mais la lecture et l'écriture ont toujours fait partie de ma vie. J'ai toujours écrit des textes, des histoires courtes sans jamais penser que je pouvais être publiée. Je n'avais pas effectué cette démarche. En 2016, lors d'une conversation à bâtons rompus avec Anissa Ameziane, directrice des Editions Casbah, nous avions évoqué la question du manque de livres pour enfants dans les librairies. Des ouvrages algériens bien entendu. Elle m'a simplement soufflé l'idée: «Tu pourrais écrire la dessus'». J'ai dit oui. Je me suis mise aussitôt au travail. J'ai créé le personnage de Lotfi, un petit garçon d'une dizaine d'années. J'ai d'abord écrit une première histoire «Lotfi à la Casbah d'Alger» et je l'ai donné à lire à mon futur éditeur qui a de suite validé. Dans la foulée, j'en ai écrit deux autres. C'est ainsi que la collection Kounouz Bladi est née. Je me suis ensuite lancée dans l'écriture d' un recueil de nouvelles «La demoiselle du métro» sorti en 2018. Puis j'ai consacré une biographie romancée à Fadhma Ait Mansour que j'ai intitulée «Un jour tu comprendras». Le livre est paru en 2019. Deux ans plus tard, j'ai commis un roman «Zelda». Animer des émissions radiophoniques et écrire des livres sont mes deux plus grandes passions dans la vie.
Vous avez commencé par écrire pour les enfants, ensuite un premier recueil de nouvelles avant de passer au roman. Pourquoi ce cheminement et comptez- vous vous focaliser, aujourd'hui, sur le roman'
Dans» Zelda» je voulais traiter du sujet des femmes en général. Zelda est divorcée. Elle tente de composer avec son environnement. Ce n'est pas toujours facile pour une femme indépendante et divorcée de surcroît de trouver sa place dans une société conservatrice. À travers ce personnage principal et des autres (Lila, Aïcha, les jumelles: Maya et Malya), je fais un décryptage de la société algérienne.
Dans «Zelda», votre premier roman, qui a remporté un franc succès auprès du public, l'année dernière, vous abordiez le statut de la femme divorcée qui atteint les 40 ans. Pourquoi ce sujet' Cette femme rencontre, d'autant plus, un Italien qui la fait voyager et par- delà, le confinement que nous subissions l'année dernière, vous faites voyager le lecteur...Est-ce un choix du coup ou cela s'est- il imposé à vous'
J'avais commencé à écrire «Zelda» en 2019 avant le confinement de mars 2020. Lorsque la pandémie nous a cloués à la maison, j'ai eu un passage à vide d'environ un mois. Je ne trouvais plus l'inspiration. Mais un beau jour, je me suis replongée dans cette histoire et j'ai décidé d'y mettre plus de voyages et plus d'amour comme un pied de nez à cette pandémie qui fauchait des vies par milliers et qui nous obligeait à nous couper de tout ce qui faisait notre quotidien d'avant: les sorties, les amies, les voyages...
Dans votre roman vous prenez clairement position pour les questions «féministes» en invitant la femme à vivre sa vie et prendre son envol...Est-ce le message que vous vouliez véhiculer'
Dans «Zelda», il y a un personnage qui regrette de ne pas s'être accompli sur le plan personnel. Il s'agit de Lila, la soeur de Zelda. Mariée très jeune alors qu'elle était une brillante élève et qu'elle rêvait de poursuivre des études d'architecture, elle fait une sorte de bilan de sa vie et réalise que sa vie est insipide. Ses deux jumelles ont bien grandi et elle trouve le temps long à tourner en rond à la maison. Zelda, plus fonceuse et plus ambitieuse l'encourage à lancer un projet en lui soufflant l'idée qu'il n'est jamais trop tard.
Enfin, êtes-vous en ce moment à l'écriture d'un nouveau roman' Et quel seraientt cette fois votre ou vos inspirations'
J'ai achevé l'écriture d'un recueil de nouvelles. L'ouvrage est au niveau du comité de lecture des Editions Casbah. J'ai traité de plusieurs sujets dont certains d'actualité. Mais chut! C'est une surprise!


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