«Un Festival du film espagnol à Oran à partir de l’année prochaine»
Javier Galban est archi-tecte de son état et vice-président de «Restaurateurs sans frontières». Il est à Oran depuis plusieurs mois où son organisme supervise plusieurs projets de restauration. Il est également un des principaux artisans du colloque international, qui doit se dérouler du 19 au 21 octobre 2008 à l’IGMO, pour débattre sur le projet de réhabilitation et de revitalisation urbaine du quartier de Sidi El Houari et a été pressenti pour présider aux destinées de l’Institut Cervantès d’Oran. La voix de l’Oranie est allé à sa rencontre au chantier école de Santé Sidi El Houari(SDH), où il est provisoirement domicilié, pour avoir de plus amples informations sur ses différentes missions.
-Pourquoi avez-vous choisi d’élire domicile au chantier école de l’association SDH?
-On devrait avoir un local et une équipe de travail, mais malheureusement huit mois après on n’a pas encore de local équipé, c’est pourquoi on se retrouve aujourd’hui domiciliés au chantier école de SDH, à la faveur des amis. Cela pose une question importante, c’est que les associations jouent le rôle l’Etat.
-A l’issue du colloque sur Sidi El Houari, en quoi consiste votre rôle?
-On va toucher à rien. Ce qu’il faut d’abord, c’est élaborer un programme de travail. Je suis ici pour ça, pour prêter assistance aux autorités algériennes sur la planification et la gestion du projet de restauration. La revitalisation d’un milieu urbain ne consiste pas à restaurer seulement un bâtiment ou un autre, c’est vraiment un processus pour faire que le centre historique recouvre sa fonction initiale.
-Vous avez eu à visiter les sites historiques de Sidi El Houari. Votre appréciation sur leur situation actuelle?
-Les sites historiques relèvent de la compétence de l’Office de gestion et d’exploitation du patrimoine. Vraiment, les sites historiques sont très importants, ce sont de vrais repères. Mais ils perdent de leur signification s’ils restent isolés. La situation est presque catastrophique, on peut citer comme exemple la mosquée du Pacha où la pierre se dégrade et les murs perdent de leur décoration. Mais le site historique le plus lamentable, c’est la Casbah qui reste le site historique le plus ancien de la ville. C’est là où est née la ville d’Oran et on peut trouver là toute son histoire. Si on commence à faire des travaux archéologiques sur le site, on va certainement trouver beaucoup de données qui vont aider à reconstituer l’histoire d’Oran. Le site est incroyablement négligé. C’est un signe très clair de renoncement. C’est un site historique laissé à l’abandon, il y a des restes des époques turque, espagnole et bien antérieure.
-Vous avez été pressenti pour le poste de directeur de l’Institut Cervantès d’Oran?
-Exactement. Je devais prendre mes nouvelles fonctions le 1er septembre. Mais compte tenu de mon engagement dans le projet de Sidi El Houari, je veux achever ma mission d’assistance technique qui ira jusqu’au mois de novembre et après j’occuperais mes nouvelles fonctions.
-Quels changements comptez-vous apporter pour dynamiser cet Institut?
-C’est un défi que je me lance. Jusqu’à aujourd’hui, l’Institut dépendait de l’Institut Cervantès d’Alger, c’était une simple annexe. Maintenant l’Institut est autonome. Je vais axer mes efforts sur le développement des activités culturelles, la demande pour l’étude de la langue espagnole est suffisamment couverte. Il y a bien sûr un manque de personnel spécifique qu’il faudra combler. Mon défi est d’offrir un programme culturel très riche pour que l’Institut Cervantès soit présent dans la ville. Il faut pour cela créer une structure culturelle qui prenne en charge convenablement ce programme. Je vais même essayer de transférer l’Institut au centre ville, il faudra trouver un édifice et le restaurer ensuite, pourquoi pas. Il est encore un peu tôt pour parler des projets concrets. L’année prochaine, comme vous le savez, la présence espagnole à Oran aura cinq siècles et on a envisagé avec l’APC d’organiser une exposition de cartes d’Oran qui sont aux archives espagnoles et même un colloque sur les fortifications, sur l’histoire. On doit se préparer à travailler avec les institutions d’Oran et les entreprises car notre budget culturel est limité. C’est pour cela qu’on devrait trouver des activités culturelles qui attirent le public et même les entreprises pour le sponsoring. J’accorde beaucoup d’importance pour le cinéma parce que c’est plus facile de présenter un film que de ramener un orchestre ou exposition de Picasso. Le cinéma donne une idée de la société espagnole actuelle ou d’Amérique latine car la mission de l’Institut espagnol est de diffuser la culture en espagnol et pas seulement la culture espagnole. Le cinéma est un outil privilégié pour la transmission des cultures entre les peuples. A la fin de cette année, il y aura une semaine du cinéma espagnol de jeunes réalisateurs. Mais ce qui me tient à cœur c’est de créer un festival du cinéma espagnol en espagnol et de présenter chaque année des nouveaux films espagnols et d’Amérique latine en présence de réalisateurs et d’acteurs. L’important, c’est d’abord de créer des structures pérennes.
Propos recueillis par G. Morad
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Posté Le : 14/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com