Algérie

Jardin du musée Cirta : Un garage à vestiges



Au musée Cirta, il y a un jardin épigraphique, luxuriant et verdoyant, en apparence, où sont exposés des vestiges historiques : des statues et pierres avec hiéroglyphes datant des époques romaine et numide, rassemblés de différentes régions archéologiques de la wilaya. Ces traces vivantes de la mémoire des Algériens, et de toute l'humanité, outre le fait qu'elles soient continuellement exposées aux aléas climatiques, elles subissent également une injustice terrible, risquant à la longue d'être définitivement perdues. L'endroit, un musée à ciel ouvert, est hélas investi par les véhicules de ces fonctionnaires et fait office, depuis des mois, sinon plus, de parking. Et c'est à se demander ce qui pousse ces derniers à persister à dénaturer les lieux, malgré le fait qu'ils aient été informés sur le danger d'un tel comportement par une personnalité culturelle en visite à Constantine, le conteur Sadek Kebir, en l'occurrence.Pour sa part, le président de l'association de défense du Vieux Rocher, Ahmed Benyahia, réagit énergiquement contre ce qu'il qualifie de « énième coup porté à l'endroit des vestiges historiques de la ville qui, en plus du fait qu'ils ne bénéficient d'aucune restauration, sont aujourd'hui en proie à un incommensurable gâchis ». Notre interlocuteur poursuivra, non sans une pointe d'amertume : « Il faudrait que les autorité et la tutelle réagissent au plus vite, qu'ils octroient un espace de stationnement à ces gens, à l'extérieur du musée, et il faut ouvrir le lieu aux visiteurs. »


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