Algérie

Japon : Probable contraction de l'économie au premier trimestre



L'économie du Japon a sans doute subi une légère contraction au premier trimestre en raison d'un tassement des dépenses des ménages et des investissements des entreprises, montre une enquête Reuters publiée vendredi.Les exportations ont quant à elles subi les répercussions des conflits commerciaux du moment et d'un affaiblissement de la demande mondiale, ce qui est particulièrement préoccupant pour une économie très dépendante des échanges commerciaux.
Le produit intérieur brut (PIB) aurait ainsi diminué de 0,2% sur la période janvier-mars en variation annualisée, suivant les 18 économistes interrogés par Reuters, après une croissance de 1,9% au dernier trimestre de 2019.
D'un trimestre sur l'autre, la croissance aurait été nulle, alors qu'elle avait été de 0,5% d'octobre à décembre 2018.
"Il est probable que les entreprises ont reporté leurs investissements face au ralentissement économique mondial et aux incertitudes entourant les discussions commerciales, en particulier entre les Etats-Unis et la Chine", commente Kentaro Arita, économiste de l'institut d'études Mizuho.
"Nous pensons que les dépenses des ménages ont baissé, leur sentiment s'étant altéré à cause d'éléments tels que la hausse des prix alimentaires".
Les investissements auraient diminué de 1,7% au premier trimestre après une hausse de 2,7% les trois mois précédents, selon l'enquête.
La consommation privée, qui représente 60% environ du PIB, se serait contractée de 0,1% au premier trimestre après une hausse de 0,4% au quatrième trimestre 2018.
La demande externe, mesurée par les exportations diminuées des importations, aurait ajouté 0,3 point à la croissance après en avoir retranché autant le trimestre précédent.
Les analystes expliquent qu'une baisse des importations imputable au tassement de la demande intérieure a été plus prononcée qu'un repli des exportations, aboutissant à une amélioration du solde net sur la période janvier-mars.
"Nous pensons que les exportations augmenteront modérément mais elles perdront de leur dynamique en raison du ralentissement économique mondial", commente Akane Yamaguchi, chercheur de l'institut d'études Daiwa.
La statistique du PIB sera publiée aujourd'hui 20 mai à 23h50 GMT.
Par ailleurs, la balance des paiements courants aurait dégagé un excédent de 3.160 milliards de yens (25,6 milliards d'euros) en mars après 2.680 milliards en février, une hausse imputable aux revenus des investissements à l'étranger, notent les analystes.

Les ménages dépensent plus mais gagnent moins
Les dépenses des ménages japonais ont augmenté plus que prévu en mars mais les salaires réels ont subi leur plus forte baisse depuis près de quatre ans, au grand dam de ceux qui espéraient que les dépenses de consommation amortiraient l'impact de facteurs externes tels que les conflits commerciaux.
Les dépenses des ménages ont augmenté de 2,1% en mars, par rapport à mars 2018, soit leur quatrième hausse d'affilée, alors que les marchés n'attendaient qu'une hausse de 1,7%.
Mais les salaires ajustés de l'inflation ont baissé de 2,5% en mars en variation annuelle, leur plus fort recul depuis 2015, ce qui fait douter de la pérennité d'une consommation a priori vigoureuse.
Toutefois, la hausse des dépenses des ménages a pu épargner au Japon une contraction au premier trimestre. La statistique du produit intérieur brut de janvier à mars doit être publiée le 20 mai.
Certains analystes estiment qu'un PIB faible pousserait sans doute certains responsables politiques à demander au Premier ministre Shinzo Abe de repousser une nouvelle fois une hausse de la TVA en octobre. Cette dernière, censée faire passer le taux de 8% à 10%, a déjà été reportée à deux reprises.
"Il est possible que l'économie enregistre une croissance nulle voire légèrement positive grâce aux dépenses des ménages plus fortes que prévu", remarque Hiroaki Mutou, chef économiste de l'institut d'études Tokai Tokyo. "Je ne pense pas que le gouvernement reportera une hausse de la TVA si la croissance est modeste, voire s'il y a une légère contraction".
Le gouvernement a dit à plusieurs reprises qu'il augmenterait la TVA sauf si l'économie subissait un choc de l'ampleur de la faillite de Lehman Brothers en 2008.
En attendant, les risques d'une récession et l'intensification des incertitudes mondiales ont poussé la Banque du Japon (BoJ) à promettre de conserver des taux ultra-bas pendant encore un an au moins, suivant un résumé des discussions de la réunion monétaire d'avril.
C'était la première fois que la banque centrale donnait un cadre temporel relativement précis à sa politique de pilotage des anticipations des marchés.
"Suivant l'évolution de la situation à l'étranger et l'impact d'une hausse prévue de la TVA, le risque demeure que le Japon subisse une récession", a déclaré un responsable de la BoJ selon le compte-rendu.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)