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Confortée par une accélération de la croissance nippone en début d'année, la banque centrale du Japon (BoJ) et son gouverneur ont livré vendredi un diagnostic un tantinet plus optimiste, éloignant la perspective d'un nouvel assouplissement à court terme.Deux jours après la publication de chiffres du produit intérieur brut (PIB) meilleurs que prévu, Haruhiko Kuroda avait le sourire lors de la traditionnelle conférence de presse qui suit les réunions de politique monétaire."Ce n'est pas un bouleversement du jour au lendemain, l'économie s'est améliorée régulièrement et devrait poursuivre sur cette lancée. C'est pourquoi nous avons décidé de faire un pas en avant dans notre analyse", a-t-il expliqué.Un peu plus tôt, l'institution avait légèrement modifié la formulation des termes employés dans son communiqué: "l'économie a continué à se redresser modérément", estime-t-elle désormais, alors qu'elle la jugeait auparavant "sur la voie d'une reprise modérée".Le changement est subtil, mais témoigne d'une confiance accrue de la BoJ. Les exportations sont vigoureuses, la consommation des ménages est considérée de bonne tenue, les investissements et le marché immobilier aussi.Résultat, le comité de politique monétaire a décidé de reconduire en l'état son programme de rachat d'actifs consistant à élever la base monétaire de 80 000 milliards de yens par an."Un nouvel assouplissement n'est pas nécessaire à l'heure actuelle", a répété le gouverneur, tout en se disant prêt à "ajuster la politique si besoin".Un geste apparaît en tout cas désormais peu probable dès cet été, notaient plusieurs économistes, tout en s'inquiétant du net ralentissement de l'inflation, sa principale jauge. "Cercle vertueux""L'évolution des prix va probablement se maintenir pour un certain temps aux alentours de 0%", sous l'effet de la chute des cours du pétrole, selon les prévisions de la BoJ. Désigné il y a deux ans par le Premier ministre conservateur Shinzo Abe pour conduire le volet monétaire de sa stratégie de relance dite "abenomics", M. Kuroda espérait à l'origine atteindre son objectif ultime de 2% au cours de ce printemps. Mais il a dû revoir son calendrier et vise désormais l'horizon 2016. L'impact d'une augmentation de la TVA (de 5% à 8%) début 2014 a en effet été "quelque peu supérieur à nos attentes", avait admis la semaine dernière le gouverneur. L'archipel est même tombé temporairement en récession dans la foulée, avant de retrouver des couleurs ces derniers mois. Le PIB a augmenté entre janvier et mars de 0,6% d'un trimestre sur l'autre, après une expansion de 0,3% dans les trois derniers mois de 2014. Cependant, les observateurs ont mis en garde contre la fragilité de cette accélération, qui s'appuie essentiellement sur le bond constaté au niveau des stocks des sociétés, signe que la demande ne suit pas l'offre. La consommation des Nippons, fortement ébranlée par la pression fiscale accrue, manque en effet encore d'éclat. M. Kuroda a minimisé ces remarques, convaincu que "le cercle vertueux" qu'il ne cesse d'appeler de ses v?ux prend bel et bien forme. A défaut d'être totalement parvenu à vaincre la déflation, "l'assouplissement monétaire, de concert avec les mesures du gouvernement, a sensiblement atténué l'état d'esprit déflationniste des gens", a-t-il récemment souligné. Si la pression s'est relâchée quelque peu sur la BoJ, il lui sera cependant difficile de ne pas agir avant la fin de l'année, relèvent la plupart des analystes."La hausse des salaires est bien trop lente pour tirer les prix vers le haut, et l'inflation ne rebondira probablement pas au second semestre comme l'espère la BoJ", prédit Marcel Thieliant, de Capital Economics. "Nous sommes donc convaincus qu'elle n'aura d'autre choix que d'intensifier son action sous peu", probablement lors de sa réunion de fin octobre, un an tout juste après son dernier assouplissement qui avait pris de court les marchés.




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