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Une consommation en chute libre et une production industrielle atone: le Japon a encore subi en juillet le contrecoup d'une hausse de taxe, accentuant des interrogations sur la solidité de la reprise de la troisième économie mondiale.Attendues par les économistes en recul de 2,9%, les dépenses des foyers nippons ont finalement fléchi de 5,6% en comparaison annuelle le mois passé, selon les statistiques dévoilées par le ministère des Affaires intérieures.Il s'agit de la quatrième baisse mensuelle d'affilée, une série inédite depuis la sombre période qui avait suivi le tsunami de mars 2011. La situation s'est de surcroît détériorée par rapport au mois de juin (-3% sur un an).Les clients ont semble-t-il été durablement échaudés par le changement de taux de "TVA japonaise", passée de 5% à 8% le 1er avril. Conjuguée à la politique inflationniste menée par le gouvernement de Shinzo Abe, cette mesure pèse sur leur pouvoir d'achat, alors que les salaires ne suivent pas le mouvement."Les répercussions (de cette nouvelle taxe) devraient encore se faire sentir un moment", estime Taro Saito, de l'institut de recherche NLI basé à Tokyo. Reste à savoir si la troisième puissance économique mondiale aura la capacité de générer de nouveau de la demande intérieure de façon durable les prochains mois.Avant l'entrée en vigueur de cette mesure destinée à enrayer l'envolée de la dette publique, les Nippons ont fait provision de biens de toutes sortes, d'où une embellie "artificielle" des indicateurs.Mais depuis avril, les signaux sont plutôt alarmants, non seulement au niveau de la consommation, mais aussi de la production industrielle depuis deux mois jugée mal orientée.Elle a certes légèrement rebondi de 0,2% en juillet, mais ce très petit redressement "est bien loin de compenser le recul de 3,4% de juin", le plus fort depuis l'après-tsunami de mars 2011, souligne Marcel Thieliant de Capital Economics, qui se dit déçu comme la plupart de ses confrères.Le ministère de l'Industrie lui-même est prudent puisqu'il maintient son diagnostic sur une "tendance baissière", malgré la confiance affichée par les industriels nippons, lesquels sont à contrario souvent un tantinet trop optimistes. Stabilisation de l'inflationPetite consolation, le taux de chômage se maintient à un niveau faible. Cependant, du fait de l'arrivée dans les statistiques de nouveaux candidats au travail attirés par un surcroît d'offres, le taux est encore remonté de 0,1 point en juillet à 3,8%, sa deuxième hausse mensuelle d'affilée, après être tombé en mai à son plus bas niveau en près de 17 ans.Au final, l'ensemble de ces données "révèlent que l'économie a continué à stagner au début du troisième trimestre", après une forte contraction au deuxième, constate l'analyste de Capital Economics. Le produit intérieur brut (PIB) a diminué de 1,7% entre avril et juin, premier recul notable depuis que le Japon est sorti de la récession dans les derniers mois de 2012.De quoi pousser la Banque du Japon (BoJ) à assouplir davantage sa généreuse politique monétaire ' Dans l'immédiat, rien n'est moins sûr, fait remarquer Taro Saito qui table sur une annonce un peu plus tard dans l'année budgétaire, d'ici à mars 2015.La première jauge de la BoJ qu'est l'inflation s'est en effet stabilisée le mois dernier après un inquiétant ralentissement ces derniers mois, dans un pays miné depuis une quinzaine d'années par une baisse continue des prix. Hors ceux des produits périssables, ils ont augmenté de 3,3% en juillet sur un an, soit autant qu'en juin (+3,3%).Le gouverneur Haruhiko Kuroda, qui espère atteindre d'ici à 2016 "une progression des prix de 2% par an de façon durable", a récemment jugé que l'activité "continuait de se reprendre modérément", et écarté pour l'heure tout geste de soutien supplémentaire.Il a toutefois toujours assuré que l'institution était pragmatique et agirait si besoin.Quoi qu'il en soit, ces statistiques qui pèseront sur la croissance du 3e trimestre influeront sur la décision du Premier ministre quant à l'entrée en vigueur d'une taxe à 10%, programmée en octobre 2015 et prônée par le Fonds monétaire international (FMI) pour enrayer l'augmentation de la colossale dette publique du pays. Chute des consommations des ménages La consommation des ménages japonais a accentué sa chute en juillet (-5,9% sur un an), subissant encore les effets d'une hausse de taxe, a annoncé le ministère des Affaires intérieures.Cette donnée révèle une détérioration de la situation par rapport au mois de juin, où la consommation avait limité son déclin à 3%.En juillet, les dépenses se sont établies en moyenne à 280'293 yens (2031 euros).Tous les postes s'inscrivent en baisse, au premier rang desquels les achats de meubles et autres biens d'équipement pour la maison (-14,6%). Les Nippons ont ensuite restreint leurs dépenses de loisirs (-9,6%) et d'habillement (-7,4%). Mais des frais plus essentiels, comme la santé (-4,8%), l'essence, l'électricité et l'eau (-6,9%), ou encore les transports/télécommunications (-5,2%), ont aussi fléchi. Seule l'éducation est épargnée (+2,3%). Sur la même période, les dépenses des ménages dont le chef de famille est salarié ont encore plus souffert que pour l'ensemble des foyers de deux personnes et plus : elles ont cédé 6,2% sur un an à 311.693 yens (2.258 euros), un peu moins toutefois qu'en juin (-6,6%).Les clients ont visiblement été durablement échaudés par ce changement de taux de "TVA japonaise", passée de 5% à 8% le 1er avril, ce qui pose des questions sur la capacité de la troisième puissance économique mondiale à générer de nouveau de la demande intérieure de façon durable les prochains mois.Avant l'entrée en vigueur de cette mesure destinée à enrayer l'envolée de la dette publique, les Nippons ont fait provision de biens de toutes sortes, d'où une embellie "artificielle" des indicateurs.Mais depuis avril, les signaux sont plutôt alarmants, non seulement au niveau de la consommation qui ne parvient pas à repartir, mais aussi de la production industrielle désormais en "tendance baissière".Seul le chômage, dont les chiffres de juillet ont également été dévoilés, se maintient à un niveau toujours faible, même si le taux est encore remonté de 0,1 point en juillet à 3,8%, sa deuxième hausse mensuelle de suite.


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