Algérie

JACQUELINE BRENOT, AUTEURE ET CHRONIQUEUSE À LA REVUE “LE CHÉLIF” “Œuvres en partage”, un recueil d’une Algérienne de cœur



JACQUELINE BRENOT, AUTEURE ET CHRONIQUEUSE À LA REVUE “LE CHÉLIF” “Œuvres en partage”, un recueil d’une Algérienne de cœur
Les deux ouvrages “Œuvres en partage I et II”, se veulent “un panorama, une suite d’histoires en écho à l’Histoire algérienne avec des personnages souvent hauts en couleur, parfois admirables de courage, toujours attachants grâce au talent des auteurs”.

Les tournures de l’Histoire peuvent bouleverser complètement la vie des gens. Nous sommes dans les années quarante, en plein conflit mondial. Un jeune Lorrain, membre de la Résistance française, débarque en Algérie avec les Alliés. À Constantine, il fait la connaissance d’une jeune française de Jijel, fonctionnaire, engagée elle aussi dans la résistance. Ils se retrouvent après la guerre, se marient et s’établissent à Alger. C’est ce sens de la justice et de la clairvoyance que leur fille Jacqueline Brenot a reçu.

Elle retourne dans les années 70 à Jijel et Taher, les villes de ses ancêtres maternels et en garde “un souvenir émouvant”. Suite à la parution de La dame du chemin des crêtes ( l’Harmattan, 2007), un habitant de Taher lui confirme, par un plan de la commune datant du début du XXe siècle, que le domicile familial jouxtait celui de la famille de Ferhat Abbas, voisine et amie de ses ancêtres, ce que sa mère lui confirma de son vivant.

“Il m’a incitée à venir la voir avant qu’elle ne soit détruite, car les deux maisons voisines depuis plus d’un siècle, allaient être prochainement démolies, suite à l’annulation du projet de musée consacré à Ferhat Abbas. Cet habitant a effectué des recherches sur mes aïeuls, c’est le récit de mon livre La dame du chemin des crêtes”. En 1986, les parents de Jacqueline Brenot quittent l’Algérie pour Marseille afin de se rapprocher de leurs enfants et petits enfants. “Ils n’ont pas supporté cet éloignement du pays.

Après le décès de mon père en 1988, ma mère n’a eu de cesse de vouloir revenir sur sa terre natale. La décennie noire l’en a dissuadée. Pour pallier la solitude de son veuvage et l’éloignement de sa terre, elle s’était remise à la peinture, au dessin et à la sculpture, ayant été une élève brillante aux Beaux-Arts de Constantine.

Ses sujets de prédilection étaient des paysages et des scènes de la vie algérienne. Dans La dame du chemin des crêtes, dédié à ma mère et à l’Algérie, les deux étant intimement liées, j’évoque cette osmose identitaire exprimée jusqu’à son dernier souffle”. Même si ses demandes de naturalisation n’ont pas abouti à ce jour, Jacqueline Brenot revendique son “identité algérienne”-c’est l’atavisme, ma terre, mon sang coulent dans mes veines- dit-elle tout en évoquant l’engagement politique de son père en faveur de l’indépendance de l’Algérie, ce qui a failli lui coûter la vie durant la période de l’OAS.

Jacqueline elle-même, enfant, a failli y perdre la vie à cause d’une bombe posée par l’OAS devant leur porte. Professeur de lettres et de théâtre à Paris et ses banlieues, elle a publié La dame du chemin des crêtes, comme elle a participé à des ouvrages collectifs comme Une enfance dans la guerre d’Algérie 1954-1962 et À l’école en Algérie –des années 1930 à l’Indépendance (Éditions Bleu Autour)… “D’autres nouvelles devraient paraître bientôt et un ouvrage sur mon père”.

Depuis 2018, Jacqueline Brenot est chroniqueuse littéraire dans l’hebdomadaire Le Chélif qui a publié ses livres Œuvres en partage –Chroniques culturelles du Chélif, et Œuvres en partage II en octobre 2019. En connaissance de cause, elle pense que “la littérature algérienne, qui a besoin d’encouragement, ne cesse de s’enrichir dans les différents genres, avec des talents émergents constants venant d’univers professionnels divers, depuis l’Algérie et sa diaspora, mais a besoin de soutien pour passer les frontières.

Quant à l’édition française, Il faut attendre le rendez-vous du Maghreb des livres, devenu Maghreb-Orient des livres depuis peu, pour avoir accès à la majorité des éditeurs et auteurs maghrébins et leurs diasporas”. Sur le plan linguistique, la littérature algérienne d’expression française a “su garder les exigences de la langue, tout en l’enrichissant des problématiques suscitées par les périodes de crise sociétale et politique…La langue y est généreuse, tour à tour noire, poétique et même ludique.

L’audace des sujets plus intimes, le refus des convenances et de certains tabous, s’affirment de plus en plus, surtout chez les écrivaines”. Jacqueline Brenot possède “un goût passionné pour la littérature algérienne et une volonté de participer à sa défense”… Les deux ouvrages Œuvres en partage se veulent être “un panorama, une suite d’histoires en écho à l’Histoire algérienne avec des personnages souvent hauts en couleur, parfois admirables de courage, toujours attachants grâce au talent des auteurs”.






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