J moins 3, à moins que...

Dernier jour de campagne, les dernières indiscrétions sont tombées. Belkhadem a eu une mauvaise enfance, déclarant devant des enfants réquisitionnés pour son meeting qu'«on a toujours besoin d'un père, même malade».Avec un dernier mot pour la route, Sellal a mentionné dans les «indjazate» de Bouteflika les «qi3ane», voulant parler de «qa3ate», pluriel de «salles», expliquant que ce n'est pas un gros mot et que vous n'êtes pas seuls dans ces salles à moitié vides car «Bouteflika vous regarde à la télévision». Ce qui tombe bien car les électeurs ne regardent Bouteflika qu'à la télévision. Après s'être levé pour un ministre américain, le Président s'est levé pour un ministre européen et il en a profité pour parler football avec lui et déposer plainte contre Benflis auprès du gouvernement espagnol. Il a aussi parlé de déontologie, oubliant qu'hier, la participation au dernier meeting de Sellal au stade du 5 Juillet était rémunérée 1000 DA pour les jeunes, avec un repas en prime.Heureusement, Khaled, dernier arrivé dans la campagne, est venu à la rescousse du Président en déclarant à la télévision que «grâce à Bouteflika, on a des pneus, des pommes de terre et des hôtels», sans préciser que les deux premiers sont importés et les troisièmes construits par des étrangers. Ceci pour les blagues. Pour les choses sérieuses, c'est plus sérieux, les camps adverses sont passés à un niveau supérieur d'affrontement et chacun accuse l'autre de violence, faisant entrevoir un scénario à la Côte d'Ivoire, deux gagnants revendiquant la victoire, avec deux camps, deux gouvernements et tous les problèmes qui vont avec.Que va-t-il se passer ' On ne sait pas, mais ce qui est sûr, c'est que Bouteflika n'a pas participé à sa propre campagne et le seul mot qu'il a dit à ce sujet, il l'a dit à un Espagnol de passage en traitant son adversaire de terroriste. Il n'y a vraiment plus de quoi rire.