Connu pour son silence et sa discrétion, Bilal Faid, qui avait accepté de rentrer au pays en 2019 pour prendre en main la sélection nationale de basket-ball, a décidé de claquer la porte, tout en dénonçant les conditions de préparation de la sélection nationale.«Honnêtement, je ne pouvais plus continuer à travailler dans de telles conditions. J'ai essayé de rester zen et de faire abstraction des inconvénients, mais je n'y arrive pas», nous dira le désormais ex-sélectionneur national de basket-ball, rencontré vendredi en fin de journée sur les hauteurs d'Alger. Dépité, outré, contrarié et désappointé, Faid, avec notes en main, pour ne rien omettre, s'est lâché en énumérant les causes de sa décision de quitter le navire de la sélection nationale. «Dans mon plan de travail, j'avais décidé de rassembler la sélection nationale trois jours par semaine, soit chaque dimanche, lundi et mardi ; ce que j'ai commencé à faire en novembre dernier. Malheureusement, les choses ne se passaient pas comme je le voulais, et j'avais rédigé un rapport à la Fédération et à son président en date du 26 novembre, revenant sur tous les évènements et obstacles auxquels je faisais, notamment l'annulation des stages que la sélection devait effectuer, la non-participation de certains joueurs algériens évoluant à l'étranger. Un rapport que j'ai envoyé par mail, je tiens à le préciser, qui est resté sans suite, rien n'a été fait. Le 17 décembre, je fais un autre rapport sur le dernier stage (12-13-14 du mois) sur plusieurs choses, notamment l'absence de tenues d'entraînement des joueurs, tenues de parade, soit tout ce qui est logistique. Figurez-vous que la sélection n'a même eu son lot de masques de protection contre la Covid-19 et d'autres moyens de protection ! Au restaurant, chacun se présente avec sa propre tenue, on vient même à pied de l'hôtel jusqu'à la salle pour s'entraîner, alors j'ai décidé de ne plus assurer les autres stages, si on ne me fournit pas ce que j'ai demandé», nous raconte Faid Bilal qui affirme avoir annulé le dernier stage qui devait se dérouler les 19-20 et 21 du mois, en expliquant qu'il n'y avait aucun écho de la fédération. Il cite même l'exemple d'un joueur international algérien établi à l'étranger qui attend de se faire rembourser les frais de son visa, et un autre basketteur évoluant en France qui avait acheté un billet pour participer à un stage du Cinq national qui devait se regrouper en Serbie. «Il y a aussi le problème de nos joueurs évoluant à l'étranger, en Europe notamment, qui ne sont jamais là. Je demande à ce qu'on les convoque pour un regroupement qu'on devait effectuer en Serbie, mais qui a été annulé. J'en ai plein le c?ur, alors j'ai préféré me retirer», poursuit-il, en affirmant «qu'heureusement, je n'ai pas encore signé l'avenant de prolongation de mon contrat de six mois. Donc, je préfère me retirer avec l'expiration de mon contrat. Ce n'est pas une démission, puisque mon contrat arrive à expiration», dira-t-il en précisant qu'il avait accepté de réduire son salaire, et ce, durant la période de la pandémie. «J'ai fait beaucoup de concessions, même la baisse de mon salaire, mais maintenant, j'en peux plus».
Faid Bilal revient également sur son plan de travail avec le Collège technique de la direction technique de la Fédération algérienne de basket-ball (FABB), en affirmant avoir fait de nombreuses propositions dans l'intérêt de la discipline. «J'ai participé à la réunion du Collège technique, en présence des entraîneurs des clubs de la Super-division. Parmi ces propositions, le lancement d'un site internet de la fédération avec le scooring, les stats et le suivi de chaque joueur pour le bien de la sélection. Ça aurait était parfait d'avoir toutes les statistiques de tous les joueurs, c'est très important pour nous, mais rien n'a été fait. Et je profite pour féliciter la Ligue régionale du Centre qui a pris cette initiative de lancer le site que la fédération devait faire. C'est très important d'avoir les statistiques de chaque joueur. C'était notre proposition On a parlé de beaucoup de choses, mais rien n'a été fait, et c'est dommage», raconte-t-il en jetant un coup d'?il à chaque fois sur ses notes pour ne pas oublier certains détails, tout en précisant que l'une des causes à l'avoir poussé à se retirer est l'ingérence du président de la fédération dans la gestion de la sélection nationale. «En fait, la goutte d'eau qui a vraiment fait déborder le vase, comme on dit, est l'ingérence du président dans la sélection elle-même. Je donne l'exemple des deux rapports que j'ai fait contre deux joueurs lors du stage en égypte, mais rien n'a été fait, aucune mesure disciplinaire n'a été prise. Pis encore, il me demande même de réintégrer l'un des deux joueurs que j'avais écartés alors qu'il a fait une erreur grave quand on était en égypte, et j'en passe. Le joueur a été reçu dans le bureau du président qui me dit que tout est réglé. Je lui réponds que rien n'est réglé, parce que son problème est avec le sélectionneur. Dans les pays qui se respectent, on consulte même le sélectionneur pour la sanction disciplinaire adéquate», enchaîne-t-il, avant d'affirmer que depuis son dernier rapport il n'a pas voulu rencontrer le président. «Je n'ai pas rencontré le président depuis mon dernier rapport (novembre). Le DTN m'a appelé pour se voir, mais j'ai refusé», a-t-il conclu, en adressant un message aux autorités : «J'invite et je demande aux autorités et surtout au ministère de la Jeunesse et des Sports de se pencher sur la question et je suis là, à leur disposition, pour les éclairer.»
A. A.
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Posté Le : 26/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ahmed Ammour
Source : www.lesoirdalgerie.com