J'ai vu, j'ai eu pitié International : les autres articles

J'ai regardé l'objet par lequel le scandale est arrivé, L'Innocence des musulmans. Jusqu'au bout, sur les sites de partage.
Jusqu'au bout, car il faut une sacrée patience pour perdre de nombreuses minutes de sa vie devant ce navet de propagande. Jugez-en.
Les acteurs grimés (comme les Indiens à la grande époque des westerns) sur fond vert (pour les incrustations), soliloquent pendant une éternité dans ce qui est censé représenter le désert. Le décor est planté, ou plutôt ajouté durant le montage. Que disent ces acteurs (un bien grand mot) ' Paradoxalement, rien.
A force d'être excessifs dans leur jeu (un autre mot déplacé) ' tant les gesticulations rappellent les Noirs idiots des débuts d'Hollywood ', de tenir des discours indigents qui se veulent provocateurs, les comédiens inspirent plus la pitié que l'indignation. En clair, c'est un mauvais ' je cherche le mot sans le trouver ' tract audiovisuel. Un objet filmé non identifié qui aurait coûté cinq millions de dollars à son producteur qui le qualifie de «politique».
Quelle politique ' Film anti-islam, donc. Il répond plus aux critères de la droite républicaine, qui a obligé Mitt Romney, son candidat, à s'aligner sur ses thèses. Il est destiné à conforter leur idéologie. Le film est nauséabond, médiocre, méprisable. Fallait-il des manifestations, des morts ' Non, mille fois non. Cette violence «spontanée» ne fera que nourrir les préjugés des islamophobes qui voient le monde musulman comme un grand corps malade. Ignorer ce tract, il ne mérite que l'indifférence, et aller découvrir Monsieur Lazhar ou Ce que le jour doit à la nuit, de très belles 'uvres pleines de tolérance et d'intelligence.