Algérie

« J'ai sauvé l'Algérie et l'OAIC »


Le procès de l'affaire OAIC-Groupe Sim, ouvert lundi au tribunal d'El Affroun, a été marqué durant les travaux de la seconde journée par l'audience tant attendue du président du groupe SIM à la barre qui a rejeté une à une les accusations dont il a fait l'objet. Le président du tribunal a rappelé les chefs d'inculpation contre le président du groupe Sim. Il s'agit de la passation de contrats non conformes à la réglementation en bénéficiant des faveurs en quotas, prix et facilités de paiement et des livraisons directes. Répondant à la première inculpation, Abdelkader Taïeb Ezzraïmi a précisé que toutes les transactions contractées avec l'Oaic sont de nature purement commerciales et conformes entre deux organismes régis par les lois du marché en donnant un aperçu sur l'historique des transactions qui avaient débuté dès la naissance du groupe en 1994, sans jamais être entachées d'une irrégularité quelconque. Avant mars 2004, les producteurs pouvaient s'approvisionner chez l'OAIC en étant limités selon leurs capacités en blé tendre (farine), tandis que le dur était libre. Une circulaire a plafonné l'approvisionnement à pas moins de 50% pour tous les producteurs. Toutefois, un mois après, cela a été suivi d'une deuxième circulaire plafonnant les quotas alloués au privé à pas plus de 50%, alors que les Eriad avaient été avantagées. Au niveau de Sim, le président du groupe a déclaré qu'il avait été lésé dans ses droits en étant approvisionné à 43%. Il a noté qu'à partir de 2005, les transactions passées avec l'Oaic sont faites suivant des conventions établies entre les deux groupes, vu que les quantités sont devenues importantes.Il a précisé que ces conventions fixent les quotas et les prix selon des critères commerciaux avantageux pour les deux parties. Pour ce qui est de l'approvisionnement exceptionnel de l'unité de Aïn Defla au mois d'avril 2004, il a expliqué qu'il avait été fait à la demande express de l'OAIC pour faire face à des ruptures de stock en période électorale. S'agissant de celles ayant trait aux facilités de paiement, le Pdg du groupe Sim a été catégorique en disant que tous les paiements des factures ont été réglés dans les normes et aucun chèque n'a été ni rejeté ni réclamé. Il a déclaré que l'OAIC lui avait acheté depuis 1994 pour un montant de 2500 milliards de centimes sans aucun retard de paiement, ni chèque impayé, contrairement à beaucoup d'autres. De plus, l'OAIC lui est redevable de 5 milliards de centimes pour les frais de transport. Il a déclaré qu'il n'était ni de près ni de loin responsable des cas de mauvaise gestion, notamment en pesée, stockage et transport propres à l'Oaic.Se défendant de façon globale, il a déclaré que grâce à sa politique privilégiant et défendant la production nationale, il a sauvé l'Algérie et l'Oaic d'une catastrophe certaine dans les années difficiles en évitant des ruptures de stock et l'OAIC de la faillite. Le groupe Sim travaille à améliorer son image « de premier producteur national et même mondial du couscous ». Il est à rappeler que la première journée a été marquée par la présentation des 31 personnes accusées, dont les Pdg des deux groupes. Ces dernières sont appelées à la barre pour répondre à plusieurs chefs d'inculpation dont la passation de contrats non conformes à la réglementation, la dilapidation de deniers publics, faux et usage de faux, et négligence ayant entraîné un manque à gagner. Le PDG de l'OAIC, Kacem Mohamed, a été le premier à être auditionné pendant deux heures et demie en rejetant d'emblée les chefs d'accusation à son encontre. Il a soutenu que son organisme est une EPIC, régie par les règles commerciales, ce qui lui permet de traiter directement avec les partenaires commerciaux. De plus, il a justifié l'établissement de conventions pour pouvoir écouler des stocks qui risquaient le pourrissement d'un montant de 20 milliards de dinars. A la question, pourquoi il a avantagé le groupe Sim tant en quantité, facilité de paiement et en prix, le Pdg a répondu que l'opération était ouverte à tous les clients selon leurs besoins appuyés par les capacités de production de chacun. Le juge et le procureur ont demandé des explications sur les fuites constatées et le contrôle des pesées où des anomalies ont été relevées, elles sont d'une quantité de 13 000 q et d'un montant de 45 millions de dinars, déclarées par le commissaire aux comptes. Le PDG a reconnu ces fuites, difficiles, selon lui, à contrôler en mentionnant que 20 affaires ont été signalées et sont devant la justice. Le procès s'est poursuivi par l'audience des directeurs du commerce extérieur, de l'organisation et de la distribution et du CCLS d'El Affroun. Le procès, qui a duré jusqu'à minuit le premier jour, s'est poursuivi mardi par l'audience des accusés.A l'heure où nous mettons sous presse, (19h), le réquisitoire tant attendu du procureur n'a pas encore été prononcé.
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