« J'ai ressenti de la frustration après l'annulation de nos listes et la campagne médiatique qui nous a ciblé » Hachemi Mohamed Hachemi, président du parti tunisien la Pétition populaire pour la justice et le développement (PPJD)

Pour un bon nombre d'observateurs les élections de la Constituante ayant eu lieu il y a quelques jours, se sont déroulées dans une transparence remarquable. Les résultats réalisés par le parti de la Pétition populaire pour la justice et le développement, dirigé par le docteur Hachemi Mohamed Hachemi, le propriétaire de la chaîne Al-Mustakila, émettant à partir de Londres, ont été surprenants. Le PPJD aurait été classé en deuxième position après Ennahda, si ses neuf sièges ne lui ont pas été retirés. Le président du PPJD a accepté de nous accorder un entretien, dont voici le contenu.
** Avez-vous l'ambition de remporter 28 sièges des 217 sièges, avant l'annulation des 6 sièges '
Le PPJD a réalisé ces résultats grâce au soutien d'une grande partie des électeurs tunisiens. Car il a proposé un programme répondant aux aspirations du peuple tunisien, assoiffé de liberté, de dignité et de justice sociale. Notre programme a pour but de réaliser les objectifs de la révolte tunisienne, entre autres la rédaction d'une nouvelle constitution, assurer un service de santé gratuit, accorder une pension de 200 DT pour les 500 mille chômeurs tunisiens, améliorer le service de transport gratuit pour les plus de 65 ans, la création d'un office pour le recours et un ministère des ouvriers tunisiens à l'étranger.
** Vous avez pris la décision de vous retirer de la constituante après l'annulation de vos listes et vous avez fait recours. Avez-vous reçu des garanties sur une prise en considération considérable desdits recours '
Je suis optimiste. Il y a lieu de relater à vos lecteurs les détails liés à notre retrait. J'ai eu un sentiment d'injustice, suite à l'annulation de plusieurs listes du PPJD. Ce qui m'a éc'uré le plus c'était quand les journalistes se sont réjouis du retrait d'une partie des sièges que nous avons remportés. J'avais un sentiment comme si nous étions indésirables au sein de la constituante. D'où ma décision de retrait définitif. Le lendemain, j'ai été contacté par Kamel Jandoubi, le président de la Commission supérieure indépendante des élections. Après une longue discussion avec lui, j'ai accepté de faire recours aux dispositions du décret électoral pour régulariser le litige. L'intérêt du pays, sa stabilité et sa sécurité passent avant les listes du PPJD.
** Comment expliquer la campagne médiatique à laquelle vous avez fait face après l'annonce de vos résultats '
Cela pourrait être justifié par le succès relatif que nous avons réalisé. Nous sommes victime d'une campagne acharnée et absolument injustifiable. Certains observateurs qualifient notre courant d'une force associative, c'est purement populiste. Ile ne font que falsifier l'histoire. Ils m'accusent d'être proche de Ben Ali, alors que je vis depuis 25 ans en exil. Ma mère est morte, Que Dieu aie Son Ame, je n'ai pas pu assister à son enterrement. J'ai interviewé le président déchu en 1998 et j'ai lui conseillé d'engager un processus de dialogue et d'entente nationale. J'ai joué le rôle de médiateur pour la libération de 700 prisonniers de droit commun et de 4000 islamistes. Depuis je n'ai eu aucun contact avec le président déchu. C'est à quelques jours de son départ que j'ai lui conseillé d'entamer un dialogue et d'une réconciliation nationale.
** Comment avez-vous reçu les résultats inattendus réalisés par Ennahda '
Tout d'abord, je tiens à féliciter les dirigeants d'Ennahda. C'est un mouvement nationaliste. Il est venu en première position. Nous travaillons avec Ennahda ainsi qu'avec tous les autres partis représentés au sein de la constituante pour l'intérêt général du pays dans le cadre du respect et de la fraternité.
** Vous avez affirmé que vous vivez depuis 25 ans en exil, avez-vous l'intention de rentrer en Tunisie '
J'attends que la campagne à laquelle je fais l'objet se calme. Dès l'annonce de notre succès, les médias se sont déchainés contre nous. Je me sens que nous sommes frustrés.