«J'ai patienté pour réussir»

-Votre parcours n'a pas été de tout repos. De clandestin, vous àªtes devenu un homme respecté dans la région '! Rien n'est facile dans la vie. Je partais souvent en Europe (France et Espagne) et à  chaque fois, je retournais au bercail. Seulement, en 1996, j'ai pris la décision de rester dans l'hexagone tout en sachant qu'on n'allait pas m'offrir des cadeaux. Et comme tous les clandestins, j'ai dû travailler au noir, fuir les flics et continuer à  survivre sans savoir ce qui allait m'arriver le lendemain. -Pourtant, et il faut le dire, au bout d'une année, vous avez pu vous libérer, si on ose le dire, et régulariser votre situation. Mieux que ça, vous avez créé votre entreprise d'étanchéité. En effet, j'ai vécu difficilement pendant une année, avant que la chance ne me sourie. J'ai dû  apprendre le métier du bâtiment, faire des contacts et fonder un foyer. Une fois ma situation administrative régularisée, j'ai créé mon entreprise. Hamdoulillah, depuis, je ne me plains pas. -Cela ne veut, pourtant, pas dire que tout est facile en France. Ce n'est pas de la prétention, mais les choses deviennent de plus en plus difficiles en France. Rien n'est gratuit, rien n'est simple. Il faut courir pour gagner sa vie. Avec la crise et des politiciens de plus en plus zélés, l'étranger est devenu indésirable. Toujours est-il que, pour résister et gagner la confiance des autres, il faut àªtre respectable et crédible. Et, de ce côté, je dirais hamdoulillah. En plus, je rentre au pays deux à  trois fois par an. Je voudrais que mes enfants restent dans leur patrie…