Algérie

« J'ai été trahi par mon parti, le RND »



Un tournant décisif vient d'avoir lieu dans les travées de l'APC du chef-lieu de wilaya de Tiaret. Après des mois de blocage sur fond de retrait de confiance, des mois d'enquête sur fond de surenchères politiques et d'affaires partisanes, c'est la délivrance. Du moins en partie, jusqu'à ce que la justice, déjà saisie, planche sur « l'affaire ». En attendant, le désormais ex-maire, Omar Bekki, vient de réagir à la décision de suspension signifié mercredi par les services de la wilaya. Celle-ci est liée, dit-on, à « des dépassements dans la gestion » nonobstant « les rapports défavorables émis par des inspections du ministère de l'Intérieur et de la wilaya », note la correspondance. L'élu, d'obédience RND, n'a pas digéré cet état de fait bien qu'il fait l'objet de poursuites judiciaires sur plainte du wali. Jeudi soir à l'hôtel les Abassides, Omar Bekki, accompagné de quatre membres de son staff, des représentants de la ligue de quartiers et même des employés de l'APC, a survolé certaines péripéties liées au dossier de la « visite présidentielle », non sans accabler certains de ses pairs élus d'accusations tout aussi graves. Le maire, quelque peu écorché et perturbé, a même évoqué « des velléités électorales à la veille des sénatoriales » et un esprit de vengeance qui couvait dans le camp de ses adversaires, ajoutant « avoir fait l'objet de marchandages ». Notre interlocuteur cite « un chantage exercé sur lui par ses pairs du RND ». « Boualem Boualem (sénateur) et Hamid Belkheiri (membre du bureau national du RND) sont venus me voir pour me proposer un deal qu'ils auraient conclu avec le wali : démissionnez et vous ne serez pas poursuivi. ». Bekki Omar a lancé des flèches à l'endroit « du RND et de ses dirigeants qui l'auraient trahi sur l'autel de leurs intérêts étroits ». « Nous allons déposer collectivement notre démission de ce parti », clamaient à ce moment ses soutiens.Revenant sur quelques détails sur des marchés relatifs à la préparation de la visite du Président (visite qui n'a jamais eu lieu, soit dit en passant), l'orateur semble s'en laver les mains, bien qu'ordonnateur. « Des procès-verbaux de réunion en font foi. » A l'endroit de ses pairs élus, Omar Bekki a brandi des documents relatifs à la gestion des colonies de vacances de l'été 2008 et de quelques achats effectués pendant sa convalescence. S'agissant de la liste des 512 heureux bénéficiaires de logements sociaux, il dit « s'étonner de l'opportunité de son affichage » avec la notification de la décision de suspension, oubliant qu'il a été membre de la commission de daïra. Ont-ils voulu lui imputer quelconques dérapages ' Il en est convaincu car, assène-t-il, « j'ai tout fait pour étouffer toute contestation ». Du délire plutôt, sachant que cette liste n'a suscité, trois jours après son affichage, aucun débordement hormis des contestations légitimes de gens se sentant exclus. Avec une pile de documents sous les bras dont il avait pris soin de garder des copies, Omar Bekki n'a pourtant pas tout dit. Peut-être réserve-t-il des choses pour la justice et pour sa défense.


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