Algérie

«J'ai entendu crier : tuez-les, tuez-les !»



«J'ai entendu crier : tuez-les, tuez-les !»
La famille usmiste était venue en force pour témoigner l'atrocité vécue par l'équipe algéroise lors de son déplacement à Saïda.
Lors d'une conférence de presse, tenue hier au stade Omar Hamadi, il y avait la présence du président Rebbouh Haddad, de l'entraîneur Meziane Ighil, le dirigeant Abdellah Cherchar et des deux joueurs, Nassim Bouchema et Nacereddine Khoualed, venus apporter leur témoignage sur ce qui s'est passé. Tout le monde abondait dans le même sens en dénonçant ce qui s'est passé samedi dernier à Saïda. Le coach usmiste a qualifié ce qui s'est produit au stade du 13-Avril-58 de «tout simplement un enfer». Ighil, toujours sous le choc, a indiqué qu'il n'a jamais rien vu de tel depuis qu'il exerce ce métier. «48 ans que j'exerce dans ce domaine, croyez-moi je n'ai jamais vu une chose pareille. J'ai entendu des énergumènes crier : ''tuez-les, tuez-les''. C'était vraiment une atmosphère apocalyptique.
Nous ne savions pas où donner de la tête. Il y avait un désordre extraordinaire et je reste persuadé que tout ce scénario était prémédité. Ce n'était guère une coïncidence ou un quelconque acte isolé», a-t-il déclaré avant d'enchaîner : «Je ne comprends pas comment une quarantaine d'individus, qui faisaient office de stadiers, s'adonnaient à toutes sortes de pratiques que je ne peux pas qualifier. Ils ont d'abord laissé l'équipe attendre pendant plus d'une demi-heure en-dehors du stade. Nous avons été victimes de toutes sortes d'injures et nous avons été bombardés de divers projectiles au moment où les dirigeants ont brillé par leur absence. Le commissaire au match n'est arrivé qu'à cinq minutes du coup d'envoi de la rencontre. Malgré tout ce qu'il a constaté de visu, il a refusé de reporter le match. L'apocalypse s'est produite à la fin de la rencontre, lorsque les portes du stade ont été ouvertes. Je tiens à rendre hommage à nos supporters, notamment ceux qui ont effectué le déplacement à Saïda. Ils ont sauvé la vie de certains joueurs», a-t-il souligné.
De son côté, Abdellah Cherchar a indiqué : «Je n'ai jamais vu une chose pareille. Un stadier qui nous a demandé de montrer les licences. Croyez-moi, j'ai cru que notre heure est venue.» Pour sa part, Nassim Bouchema a relaté les faits en affirmant que plusieurs dizaines d'individus ont porté atteinte à son intégrité physique. «Nous avions eu des instructions de rester groupés à la fin du match, mais malheureusement pour moi, je me suis retrouvé seul au coup de sifflet final. Là, j'ai vu plusieurs personnes s'attaquer à moi lorsque j'ai essayé de regagner les tribunes. Après, j'ai perdu connaissance. Je ne savais plus où j'étais.» Khoualed a relayé son coéquipier en décrivant la scène. «J'ai tout vu lorsqu'ils se sont acharnés sur toi. Crois-moi Nassim, en te voyant par terre, j'ai cru que tu étais mort. J'étais paralysé par un double sentiment, celui de la peur mais aussi le fait de ne pouvoir porter une aide à un de mes coéquipiers», s'adressant à Bouchema.




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