La vis sans fin, le levier, la fameuse «poussée» de l'eau ou les «miroirs ardents», autant de découvertes attribuées à Archimède, le grand mathématicien de l'Antiquité, sont au cœur d'une exposition sans précédent à Rome à partir de vendredi. «Archimède, art et science de l'invention » accueillie jusqu'au 12 janvier par les musées du Capitole, mêle des œuvres d'art sur les apports du savant (statues, fresques, mosaïques, manuscrits précieux) à des machines réalisées à partir de ses intuitions. «Jamais aucune exposition n'avait été consacrée à Archimède», a affirmé lors de sa présentation à la presse Paolo Galluzzi, directeur du musée scientifique Galilée de Florence. «Il a su combiner les raisonnements mathématiques et la formulation de théorèmes qui sont encore enseignés dans nos écoles 2 300 ans plus tard, avec des solutions concrètes à son engagement pour la défense de sa ville de Syracuse face à l'assaut des Romains», a ajouté M. Galluzzi. «C'est à lui que nous devons les inventions les plus révolutionnaires, c'est le précurseur de Newton et Einstein, le génie inventif par excellence», a renchéri le responsable aux affaires culturelles de Rome, Umberto Broccoli. L'exposition, élaborée par le musée Galilée et le musée d'histoire de l science de Florence avec la collaboration de l'Institut Max-Planck de Berlin, est découpée en huit sections, agrémentées de vidéos pédagogiques sur les expériences d'Archimède. «Après Rome, l'exposition ira sans doute en Allemagne, et pourquoi pas en Chine, au Japon, dans des pays de culture arabe», a souhaité Jèrgen Renn, directeur du Max- Planck, soulignant l'écho mondial des découvertes d'Archimède, «cas exemplaire de synthèse entre l'apparente difficulté des demandes initiales et la fulgurante simplicité des solutions ». Grâce aux collections archéologiques du musée Paolo-Orsi de Syracuse, l'exposition raconte la splendeur de la cité natale du savant, au IIIe siècle avant Jésus- Christ, quand elle faisait partie de la «Grande Grèce». Elle inscrit aussi le parcours d'Archimède dans le riche contexte méditerranéen, explorant ses contacts avec Alexandrie où il étudie des sciences comme la pneumatique, et avec des savants comme le géographe et astronome Eratosthène. Pendant une époque de paix qui durera un demi-siècle, Archimède devient l'un des collaborateurs les plus proches du roi de Syracuse, Hiéron II. Archimède est alors un géomètre de génie (approximation du nombre Pi, étude des paraboles, sphères, cylindres), mais aussi un brillant physicien, inventeur de la vis sans fin utilisée pour irriguer les terrains ou tirer des navires en cale sèche, de l'horloge à eau, et de la théorie du levier pour soulever des poids énormes. L'exposition reconstitue la célèbre «poussée d'Archimède» née d'une intuition fortuite du savant auquel le roi a demandé de vérifier la composition en or de sa couronne. Alors qu'Archimède prend un bain, il s'aperçoit que la vasque déborde et comprend qu'il peut quantifier l'or contenu dans la couronne grâce au volume d'eau déplacé. «Eurêka !» (j'ai trouvé) s'exclame-t-il avant de courir tout nu dans les rues annoncer sa légendaire trouvaille. Pendant la bataille avec les Romains (de 215 à 212 av. JC), Archimède perfectionne la catapulte et on lui attribue l'invention des «miroirs ardents» qui grâce à la réflexion du soleil auraient incendié et détruit la flotte romaine. L'exposition montre en outre comment le «mythe d'Archimède» prend corps juste après son assassinat par un soldat romain, ignare de son génie, grâce à l'hommage que lui rend l'empereur Marcellus et aux écrits de l'architecte Vitruve et de l'historien Plutarque. Tombé dans l'oubli, le savant sera redécouvert au Moyen-Age par la civilisation islamique, puis en Occident à la Renaissance. Ses enseignements seront à la base de certaines découvertes de Galilée et Léonard de Vinci, ce que l'exposition illustre à travers leurs écrits et la reproduction d'un canon dont Archimède aurait été l'inventeur. Le parcours se conclut dans une salle où le visiteur peut s'amuser à manier des machines dérivant des intuitions d'Archimède : une parabole reproduisant les sons à distance, une grande balance romaine et un appareil pour dessiner une spirale, système adopté et breveté dans les machines à coudre Singer.
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Posté Le : 03/06/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Soir d'Algérie
Source : www.lesoirdalgerie.com