Algérie

Italie, dans les entrailles du séisme



Italie, dans les entrailles du séisme
Les Italiens ont une longue histoire avec les séismes, les volcans et les inondations. Les catastrophes naturelles ont souvent endeuillé des régions entières et suscité également un élan de solidarité extraordinaire. Mais le dernier tremblement de terre des Abruzzes avec ses 300 victimes et ses 20 000 sinistrés a attristé tous les Italiens. La terre a tremblé sous les pieds des habitants des Abruzzes en ce 6 avril. Certains ont d'abord pensé à un vertige dû à la fatigue, mais face à la durée infinie qu'a duré ce mouvement du sol, ils ont fini par comprendre que la nature exprime de nouveau sa fureur. Et cette fois, c'est la région du centre de l'Italie qui en a pâti. Les Abruzzes, sont une région peu prospère par rapport à sa voisine la Toscane ou Ombrie. Ses habitants ont longtemps fourni une immigration qui allait chercher fortune en Amérique, en Allemagne ou en Belgique. A présent, c'est devenu une charmante localité pour un tourisme vert et pour visiter les églises et les couvents antiques de ses villages. La ville de l'Aquila, épicentre du séisme, est la capitale des Abruzzes, connue pour ses 99 places et ses 99 fontaines. Luigi, un ingénieur de 53ans, a vécu pendant plusieurs années au Japon, et les séismes, il y est habitué. Hier, quand sa femme, vers 3 heures du matin, est réveillée par le mouvement du lit qui tangue, elle comprend toute de suite qu'il s'agit d'une nouvelle forte secousse. Elle tente de réveiller alors son mari, qui dort du sommeil du juste. Lorsqu'il entend sa femme lui hurler : « lève-toi, un tremblement de terre. Il faut qu'on quitte l'appartement ! », il se met à lui parler spontanément en japonais. « Doko-ni ' » (où '), lui dit-il. Ne comprenant rien à cette réaction, elle le secoue plus fort, mais le temps qu'il comprenne ce qui se passait, la secousse était déjà passée et avec elle la peur aussi. Les deux se décident alors à se rendormir. Mais, il n'y a pas que les habitants d'Aquila qui passent des nuits agitées, depuis le séisme meurtrier qui a fait 300 morts.Les répliques ressenties depuis quelques jours, s'étendent désormais à la région du Latium (Rome), de al Campanie (Naples) et des Marches. Hier, vers 3 heures du matin, une forte secousse de magnitude 5,3 degrés sur l'échelle de Richter, a réveillé les Romains de leur sommeil, surtout ceux des quartiers nord. L'angoisse s'est vite emparée de ceux qui ont le sommeil léger. Certains ont tenté de quitter leur domicile, mais face au froid et à l'obscurité, ils ont préféré se résigner et attendre. Francesca, 32 ans, architecte, se rappelle encore de la terreur ressentie lors du tremblement de terre qui avait frappé la ville d' Assise en 1997. A l'époque, elle vivait avec ses parents dans la ville de Saint Francesco, et la secousse avait fait peu de victimes, mais avait lourdement endommagé les églises de la ville. Une grande mobilisation a permis alors de restaurer les monuments touchés par le seisme, dont la magnifique basilique de Saint Francois d'Assise. Francesca était alors étudiante, et elle fut parmi les volontaires qui avaient prêté aide et assistance aux blessés et aux sinistrés. Cette fois, elle a préféré s'en abstenir. « C'est terrible, mais les images des morts qu'on retire de sous les décombres vous restent gravées à jamais dans la mémoire », nous confie-t-elle, très secouée par les séquences télévisées qui diffusent en permanence les scénes de détresse des survivants d'Aquila qui ont perdu des members de leur famille dans la catastrophe. Le chef de l'Etat italien, Giorgio Napolitano, lui même, n'a pu cacher son émotion durant sa visite à la morgue de la ville, surtout devant un cercueil sur lequel on avait déposé un autre cercueil plus petit, pour ne pas séparer la mère et l'enfant, tout deux décédés durant ce triste 6 avril.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)