Algérie


Italie
Le scénario d'une Union européenne sans la Grande-Bretagne terrorise l'opinion publique italienne. Les répercussions sur une économie pas très solide et Londres, destination préférée des expatriés italiens, baptisée «cinquième ville d'Italie» en nombre d'habitants de nationalité italienne, ne sera plus la plus proche terre d'asile.Les Italiens ont espéré jusqu'au bout que le flegme anglais puisse l'emporter sur la campagne appelant à voter «leave» (quitter)? Mais, lorsque les résultats définitifs sont tombés, confirmant le choix anglais pour un divorce avec l'UE, les habitants de la péninsule, dans leur majorité, sont passés de la déception à la préoccupation. Rétablir les frontières, le visa, les contrôles pour les Italiens, surtout le demi-million habitant la City, s'avèrent un cauchemar lourd de conséquences.Sans parler de la perte des droits auxquels en tant qu'Européens de l'Union, ils avaient droit, comme la gratuité des soins et d'autres services sociaux. Pour leur part, les entrepreneurs craignent une forte récession de leurs exportations vers le Royaume-Uni. Ceux qui ont choisi Londres pour élire le siège de leurs entreprises sont les plus angoissés. La modification des conditions d'investissement et l'annulation des mesures incitatives garanties par l'Union européenne ne plaident pas pour des lendemains heureux.Les étudiants, qui se rendent chaque année par milliers en Angleterre pour apprendre l'anglais et décrocher de prestigieux diplômes, sont atterrés. Les économistes ne cachent pas leur préoccupation, face à l'instabilité bancaire que le Brexit va entraîner sur le marché boursier et financier italien. Et même si le ministre de l'Economie, Pier Carlo Padoan, s'est voulu rassurant, en infirmant ces prévisions catastrophiques, il n'en reste pas moins que les Italiens refusent encore de croire à cette possibilité, en espérant en un nouveau référendum anglais qui annulerait les résultats du précédent.Dans cette ambiance apocalyptique, très peu prêtent attention aux gesticulations du parti d'extrême droite, la Lega Nord, qui appelle à emboîter le pas à la Grande-Bretagne et à claquer la porte de l'Union européenne. Et entre les sceptiques qui appellent à se résigner en rappelant que «ormai la frittata è fatta» (désormais l'omelette est préparée) et les optimistes qui espèrent encore «rivoltare la frittata» (retourner l'omelette), qui en italien signifie retourner une situation à son avantage, l'Italie n'a jamais autant scruté le ciel londonien.


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