Algérie


Italie
L'Italie est restée engluée dans la récession au 3ème trimestre 2014 et voit ses espoirs de reprise repoussés au moins au début de l'année prochaine, ce qui complique les calculs du chef du gouvernement Matteo Renzi.Comme le laissait présager en début de semaine un mauvais indicateur de production industrielle, la troisième économie de la zone euro a continué à s'enfoncer dans le rouge en septembre: son PIB a reculé de 0,1% en juillet-septembre par rapport au trimestre précédent, et de 0,4% sur un an, selon l'institut des statistiques Istat.Il s'agit du 13ème trimestre consécutif sans croissance pour l'Italie, dont le PIB se voit revenu à ses niveaux de l'année 2000, et qui fait en outre nettement moins bien que ses pairs de la zone euro, où la croissance moyenne au 3ème trimestre a atteint 0,2%. Ces chiffres sont néanmoins conformes aux attentes des économistes. Ils ont été salués par une brève remontée de l'indice FTSE Mib de la Bourse de Milan, où les investisseurs craignaient visiblement un indicateur encore plus faible.L'industrie, secteur-clé en Italie, et l'agriculture ont continué à piquer du nez. Seul le secteur des services a tiré son épingle du jeu, selon l'Istat. La variation acquise pour 2014 s'établit à -0,3%. Tant Istat que le gouvernement italien ont déclaré ces dernières semaines s'attendre à un recul de 0,3% du PIB italien sur l'ensemble de l'année 2014, ce qui impliquerait une croissance zéro au quatrième trimestre.Le PIB italien, qui a déjà reculé de 2,3% en 2012 et de 1,9% en 2013, ne devrait en tous cas pas repasser dans le vert avant au mieux le premier trimestre 2015, selon les économistes. "Malheureusement il fallait s'y attendre, les prémices étaient déjà apparus ces derniers mois", a réagi le président du lobby patronal Confindustria Giorgio Squinzi. "Nous sommes prêts psychologiquement à clore 2014 dans le rouge, espérons que la baisse soit limitée au maximum à -0,3 ou -0,4% et que cela n'ait pas d'impact sur le rebond de 2015", a-t-il ajouté. "Les indicateurs anticipés ne sont pas encore compatibles avec une sortie de récession, donc des risques subsistent sur la prévision d'un retour à la croissance dès début 2015. Cela confirme que la reprise attendue l'an prochain sera d'ampleur modeste: nous prévoyons (...) 0,3-04%. Pour une +vraie+ reprise, il faudra sans doute attendre 2016", a estimé Paolo Mameli, économiste de Intesa Sanpaolo. Jets d'?ufs sur le ministèreCette langueur persistante de l'économie italienne complique fortement la tâche de Matteo Renzi, qui peine à imposer les réformes nécessaires pour la redynamiser et voit sa popularité s'effriter à mesure que le malaise social gagne du terrain.Son projet le plus controversé dans le pays, le Jobs Act, une réforme du marché du travail, est vendredi au c?ur d'un mouvement de "grève sociale" et de manifestations qui ont rassemblé des milliers de personnes dans quelque 25 villes italiennes.A l'appel des syndicats, les manifestants protestaient contre "les politiques destructrices d'austérité de l'UE et du gouvernement Renzi, contre le Jobs Act, la précarité et les privatisations". A Rome, l'ambassade d'Allemagne et le ministère de l'Economie ont été la cible de jets d'?ufs, et une dizaine de manifestants sont montés sur les échafaudages du Colisée.Dans le nord, trois policiers ont été légèrement blessés dans des heurts avec des étudiants à Milan, de même que cinq autres membres des forces de l'ordre à Padoue. Les manifestations se multiplient dans le pays depuis quelques semaines en Italie, où la principale centrale syndicale, la CGIL, a appelé à une grève générale le 5 décembre. L'anémie chronique de l'économie italienne complique aussi l'équation budgétaire face aux exigences de Bruxelles. Rome risque d'ailleurs de se retrouver de nouveau en délicatesse avec la Commission européenne à propos de son budget 2015, jugé trop peu rigoureux malgré les corrections (un effort supplémentaire de quelque 4,5 milliards d'euros) apportées fin octobre. Seule bonne nouvelle ce vendredi, la colossale dette publique italienne a légèrement reculé en septembre (-14,4 milliards d'euros), mais s'élève toujours à 2 134 milliards, l'une des plus élevées de la zone euro.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)